Signature de la feuille de route entre le gouvernement et les groupes armés du nord du Mali : Le difficile chemin vers la paix s’amorce enfin

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Abdoulaye Diop : "Il n'y a pas de compétition entre les différentes médiations" au nord du Mali
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. © Koulouba.com

Cela fait une semaine jour pour jour que le gouvernement malien et six groupes armés du nord du pays ont signé une feuille de route ayant pour objet la mise en place d’un cadre pour des négociations de paix devant permettre l’émergence d’une solution globale et négociée. Après ce document, un autre a été signé le même jour relatif à une cessation des hostilités. Lesdits documents ont été signés à l’issue de la phase initiale des pourparlers d’Alger qui ont démarré depuis le mercredi 16 juillet dernier.

 

Ainsi, à la lumière de ces deux textes, les deux parties, sous la supervision de la communauté internationale, s’accordent à créer des signes d’apaisement afin de restaurer la confiance mutuelle. La délégation malienne était présidée par le ministre des Affaires étrangères, de la coopération internationale et de l’intégration africaine, Abdoulaye Diop. Il était accompagné de ses homologues de la Réconciliation nationale, de l’action humanitaire, de l’intérieur entre autres. Côté groupes armés il y avait notamment les représentants des six mouvements, dont une coalition composée des indépendantistes du MNLA, du HCUA et d’une branche du MAA. Face à eux, il y avait trois autres mouvements armés à savoir la CPA, le CM-FPR et le MAA-dissident, reconnus être proches des autorités maliennes. Outre les parties maliennes, participait à cette rencontre une équipe de médiation composée de l’Algérie, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad, la Mauritanie ainsi que l’ONU, l’UA, la CEDEAO, l’OCI et l’UE.

 

Comme on pouvait s’y attendre, les questions de fond n’ont pas été abordées. Elles le seront lors de la reprise de la deuxième phase des pourparlers prévue le 17 août prochain. Et ce jusqu’au 11 septembre. C’est à l’issue de ce processus qu’il est prévu une ultime étape relative à la signature d’un accord de paix définitif, probablement le 24 octobre comme demandé par la médiation, cette date marquant la Journée des Nations Unies consacrées à la paix. Elle fera l’objet d’une cérémonie officielle qui aura lieu au Mali.

 

A la lumière de cette feuille de route, les principes tels que l’intégrité territoriale, l’unité nationale et le caractère républicain de l’Etat malien ont été réaffirmés et acceptés par toutes les parties. Afin de faire de ces pourparlers les plus inclusifs possible, une invitation sera adressée à des personnes ressources issues des communautés du Nord du Mali pour prendre part aux débats des groupes de négociation thématiques. Elles pourront ainsi apporter leur contribution. Sans doute que des personnalités comme les anciens premiers ministres, Ahmed Mohamed Ag Hamani, Ousmane Issoufi Maïga ou encore le président du parti du bélier blanc, Tiébilé Dramé, tous écartées de la phase initiale, pourront être sur la liste. Au cours des prochaines phases de ce dialogue inter-Maliens, tous les sujets et préoccupations d’intérêt commun seront débattus sans détour.

 

Par ailleurs, s’agissant de la cessation des hostilités, il est attendu la mise en place d’une commission conjointe chargée de prendre contact avec les acteurs en vue de faciliter la consolidation de la cessation des hostilités sous l’égide de la MINUSMA. Aussi, d’autres libérations de prisonniers et toute autre personne détenue du fait de conflit, comme celle opérée à la veille de l’ouverture de la phase initiale des pourparlers, sont également attendues.

Il convient de noter que c’est la première fois, depuis l’élection du président IBK, que des représentants du gouvernement malien et des groupes armés du nord s’assèyent autour de la même table alors que l’accord de Ouaga le prévoyait 60 jours après le scrutin présidentiel qui a eu lieu en juillet – août 2013.

 

Ce processus devrait permettre d’isoler les éléments liés à Aqmi et d’autres organisations terroristes. Reste à voir si les groupes armés rebelles vont réellement se dissocier des terroristes d’autant plus que la frontière entre les deux entités est très mince, voire perméable, comme ce fut le cas lors des événements meurtriers du 21 mai dernier à Kidal.

 

Massiré DIOP

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