Siaka Diakité face à la presse : . Pas d’administration à Kidal sans l’armée – . Pas d’élection sans Kidal

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Le Secrétaire général de l’Union des travailleurs du Mali (Untm), Siaka Diakité, était face à la presse le 27 mai 2013. Une occasion pour lui de se prononcer sur les questions brûlantes de l’heure, notamment la présidentielle du 28 juillet prochain, la situation de Kidal et le point des revendications de sa Centrale syndicale avec le gouvernement et le Conseil national du patronat (Cnpm).

 

Siaka Diakité
Siaka Diakité

Dans son introduction liminaire, le patron de l’Untm, Siaka Diakité, a d’entrée de jeu haussé le ton : «L’administration seule ne sera pas à Kidal. Elle y sera avec l’armée», faisant ainsi allusion aux tractations qui se trament entre le gouvernement malien et la France en vue du dialogue avec les séparatistes armés du Mnla. Ce, avant d’aborder la question des élections qui s’annoncent laborieuses.

En acceptant de privilégier la présidentielle de 2013, dit-il, l’unanimité est faite sans aucun doute. Et il nous faut abréger une transition qui peine à conduire le pays qui sort exsangue des graves chocs qu’il a connus et qui ont abouti à son occupation par des terroristes et jihadistes de tous crins et un coup d’Etat militaire qui a liquidé les Institutions de la République. Néanmoins, fait-il remarquer, maintenant que la République s’est redressée et qu’elle recouvre progressivement les vertus de la marche, le sens et les réflexes institutionnels propres à bâtir un Etat, une lueur sournoise éclaire le tableau de notre avenir politique. «C’est pourquoi nous manifestons une lucide inquiétude sur les enjeux que nous devrons affronter. A travers Serval, la France a joué un rôle capital dans le processus de libération du Mali qui a, en même temps, bénéficié du soutien de la Communauté internationale. Mais, le caractère du drame que le Mali a connu et connaît encore doit être bien compris. Victime d’une agression terroriste et jihadiste, le Mali a été la cible d’une menace planétaire dont les impacts malheureux concernent plusieurs régions du monde. La conjuration d’un tel mal nécessite une coopération internationale des Etats membres des Nations Unies», a-t-il précisé.

 

Et d’ajouter : «Ceux qui nous soutiennent aujourd’hui, se protègent aussi d’une menace qui les concerne indubitablement. C’est dire que le phénomène n’est pas limité au seul territoire malheureux du Mali. Il n’est donc pas admissible qu’en nous aidant à libérer notre territoire national, l’on puisse nous imposer quelques restrictions quant à la façon ambiguë dont nos forces armées doivent se déployer sur telle ou telle portion à l’intérieur des frontières qui en déterminent les limites».

 

A en croire Siaka Diakité, c’est un véritable parjure que d’admettre que la région de Kidal soit sous  administration des troupes étrangères amies qui nous accompagnent, sans notre présence. Il inadmissible, poursuit-il, que l’on puisse envisager le redéploiement de notre administration sans notre armée dont le poids politique exprime la souveraineté et l’indépendance de notre pays. «Ce sera une faute politique grave que nous dénonçons et dont le coupable désigné reste le gouvernement du Mali, qui aura renoncé à assumer son rôle politique dans la définition de la stratégie nationale de défense de l’intégrité de notre territoire. Nous dénonçons en même temps l’organisation des élections à venir par l’administration malienne sous le seul parapluie des troupes amies. C’est comme si notre administration était assignée à travailler l’arme de l’ami pointée sur sa nuque, alors que l’agresseur dans Kidal intra-muros dicte sa loi et ses conditions au Mali et arbore les symboles identitaires de sa souveraineté à contrario de celle de notre pays», s’indigne Siaka Diakité.

 

Tout en revendiquant son appartenance au Fdr en sa qualité de membre fondateur, l’Untm invite le gouvernement et le Cnpm à satisfaire ses doléances du 2 octobre 2010 et du 1er janvier 2013.

E. BRUNO

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