«Le Nord du Mali n’est pas encore entièrement libéré. Vous comprenez que la position de la région de Kidal est suffisamment préoccupante pour que nous n’en parlions pas. Le Mali y est absente et cette absence inquiète tant les Maliens de l’intérieur que de l’extérieur que nous avons rencontré lors de notre mission. Chaque jour qui passe nous rappelle qu’il se complique et qu’il peut revêtir une solution dont la configuration géopolitique et géostratégique risque d’être décidée par d’autres et nous être imposée », c’est ce qu’a déclaré le président du conseil économique social et culturel (Cesc), Jeamille Bittar, le lundi 03 juin 2013, à la cérémonie d’ouverture de la 8ème session ordinaire de la 4ème mandature du Cesc. C’était en présence du ministre Mamadou N Traoré, représentant le premier ministre, des diplomates et de nombreuses autres personnalités. Durant quinze jours, la session procédera à l’examen et à l’adoption du recueil annuel 2013 des attentes, des besoins et des problèmes de la société civile.
Le président du Cesc, Jeamille Bittar a fait savoir que cette 8ème session ordinaire de la 4ème mandature du Cesc procédera, durant quinze jours, à l’examen et à l’adoption du recueil annuel 2013 des attentes, des besoins et des problèmes de la société civile. « Nos missions à l’intérieur se sont bien déroulées, hormis les zones d’insécurité que nous n’avons pas pu visiter. Nous nous sommes rendus auprès de nos populations des régions administratives et des six communes du District de Bamako pour recenser leurs attentes, besoins et problèmes. On peut citer entre autres : l’insécurité grandissante, le problème des déplacés et refugiés suite à la rébellion dans le Nord du pays, la crise de l’école malienne, les problèmes de santé, d’environnement et d’assainissement, la cherté de la vie, le départ massif des jeunes vers les sites d’orpaillage, la relance de l’économie nationale après la crise, les problèmes énergétiques notamment les délestages », a-t-il dit. Avant de signaler qu’il a également conduit des missions à l’extérieur du Mali. Jeamille Biattar a rappelé que si le Mali a presque recouvré l’intégrité de son territoire et découvre un retour progressif de sa dignité après près d’un an d’occupation sur un peu plus de ses 2/3, les institutions de la République en mesurent les conséquences et savent désormais qu’elles sont fragiles, à preuve le coup d’État du 22 mars 2012. «Le Nord du Mali n’est pas encore entièrement libéré. Vous comprenez que la position de la région de Kidal est suffisamment préoccupante pour que nous n’en parlions pas. Le Mali y est absent et cette absence inquiète tant les Maliens de l’intérieur que de l’extérieur que nous avons rencontrés lors des missions du recueil. Chaque jour qui passe nous rappelle qu’il se complique et qu’il peut revêtir une solution dont la configuration géopolitique et géostratégique risque d’être décidée par d’autres et nous être imposée », a-t-il dit. Avant d’ajouter que les conséquences ultimes à prévoir peuvent engendrer une fragmentation de l’édifice républicain que nous avons construit ensemble et remettre en cause les trajectoires de notre géohistoire, dans l’ultime but de satisfaire les appétits de certains milieux qui n’ont pas souci de nos intérêts vitaux. Bittar a fait savoir que si le Nord tend à se libérer, l’on assiste au renchérissement des prix des denrées essentielles et à des fournitures perturbées d’eau et d’électricité dans certaines villes. Il convient donc de mettre en place un programme d’urgence en faveur de ces populations, a-t-il conseillé. Pour le président du Cesc, l’élection présidentielle prévue en juillet 2013 doit être préparée avec minutie, sur l’ensemble du territoire, bien sécurisée par les troupes maliennes à tous les niveaux pour réaffirmer notre souveraineté. « Le Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (RAVEC) a été adopté pour servir de fichier électoral. Mais il ne faut pas oublier que des centaines de milliers de nos concitoyens n’ont pas été recensés tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Je souhaite vivement la paix, la sécurité et le retour des exilés dans leurs foyers respectifs », a-t-il conclu.
Aguibou Sogodogo