Septentrion malien : L’Etat doit y sévir

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Le premier ministre va se rendre à Kidal, Tombouctou et Gao
L’entrée de la region de Kidal

Le nord malien en plus d’être le ventre mou du Mali est aussi celui du Sahel. Délaissé de longue date par le pouvoir central à Bamako, la région est l’endroit idéal pour les terroristes et autre bandits de grand chemin.

 

Le territoire du nord malien fait partie de ce que l’on appelle le Sahara central. Il est constitué de vastes étendues dunaires, mais également de nombreuses grottes ainsi que des massifs montagneux.

 

Ce relief, combiné au milieu naturel aride ou semi-aride, favorise peu la présence humaine. Cette zone reçoit très peu de pluies, 150 millimètres d’eau par an en moyenne selon des sources officielles. Par contre, sur les plateaux et les montagnes, tombent des quantités un peu plus importantes, ce qui permet à de petits groupes itinérants de survivre. Les populations locales, habituées à ces conditions de vie extrême, connaissent et utilisent des nappes souterraines mais sont vulnérables aux variations pluviométriques. Cette précarité pousse à des logiques de survie, peu regardantes sur les moyens, ce qui favorise la criminalisation d’une partie des habitants et la passivité de l’autre partie.

 

La nature offre donc aux hors-la-loi de tout bord un terrain propice aux déplacements discrets, au camouflage et au combat de guérilla. Cet environnement présente des sites pratiquement inaccessibles, comme la région de Timétrine (nord-ouest de l’Adrar des Ifoghas, au Mali) où se trouverait le sanctuaire d’AQMI et d’Ansar Dine.

 

Pour ne rien arranger à la situation, les soldats de l’Armée malienne originaire du sud perdent beaucoup de leur efficacité au Nord qui est un milieu auquel ils ne sont pas habitués. D’où le recours à des supplétifs recrutés localement, parmi les Arabes ou d’anciens rebelles touaregs, par exemple, avec les risques de défection ou de double-jeu que cela comporte.

 

Par ailleurs, l’élite gouvernante qui réside à Bamako est coupable d’avoir été longtemps peu regardante aux problèmes et enjeux profond du septentrion malien. La priorité a, rarement, été donnée à l’aménagement du nord. Ce choix en pérennise l’isolement et accroît encore les difficultés pour le contrôler.

 

La faible motivation et l’absence de moyens se conjuguent pour inciter les autorités à se détourner de la région afin de concentrer leurs efforts dans la région considérée comme plus utile et où réside la majeure partie de la population.

 

Mais, cet état de fait  ne justifie nullement la dernière rébellion touarègue. Pour dénoncer le délaissement du septentrion malien et revendiquer en même temps leur droit à un mieux-être, les dirigeants du MNLA qui ont été tous des cadres de l’Etat malien auraient pu user de moyens politiques plutôt que de prendre les armes. Aujourd’hui, l’Etat paye les frais, non seulement, de son ignorance délibérée du Nord, mais aussi de l’attitude de certains cadres touaregs qui ont préféré se retourner contre lui après avoir été les enfants gâtés de la République. Une attitude qui pourrait être qualifié de trahison.

 

 

La pauvreté débouche sur une corruption importante d’une partie des responsables politiques comme des cadres civils et militaires. Les profits retirés de la complicité avec les trafiquants de toutes sortes, voire avec les preneurs d’otages d’Al Qaida, incitent donc certains dirigeants et fonctionnaires à perpétuer l’absence d’État de droit dans la région. Cela contribue à ce que le contrôle du territoire échappe largement aux autorités légales.

 

En outre, l’aide dispensée par les Occidentaux pour la lutte contre le narcotrafic et le terrorisme n’a pas suffi pour inverser cette situation. Et pour cause, une grande partie de cette aide était gérée par des chefs de groupes armés dont Iyad Ag Ghaly au détriment des populations locales.

 

Mais, depuis l’éclatement de la rébellion de 2012, les Maliens ont pris conscience de l’erreur commise par l’Etat qui a relégué au second plan la partie Nord du pays. L’ensemble des maliens réclament une reprise en main du nord au nom du maintien de l’intégrité territoriale du Mali. Cette revendication trouve en partie son origine dans ce patriotisme frustré et peut-être manipulé.

Ahmed Thiam

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1 commentaire

  1. En realite, on doit se render a l’evidence qu’on ne gagnera rien de durable avec ces apatrides qui continuent de s’armer avec l’appui de puissances souterraines. La solution durable peut s’obtenir seulement par l’eqipement convenable de notre armee (Voir le cas syrien). Au lieu de laisser les cadres vereux detourner les fonds et engager inutilement des depenses de prestige, on ferait mieux d’engager ces sous a la mise en place rapide d’une armee operationnelle afin de garantir notre propriete commune, la terre de nos encetres.

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