Seïf al-Islam Kadhafi en route vers le Mali [?]

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 Le fils de l’ex-dictateur libyen et le chef des services secrets militaires ont trouvé refuge dans le Sahara auprès de rebelles touaregs.

Seïf al-Islam Kadhafi a quitté la Libye. Son convoi qui était placé sous une forte escorte de combattants touaregs aurait pénétré jeudi au Niger dans le secteur des trois frontières (Libye, Niger, Algérie). L’opération d’exfiltration du fils de Mouammar Kadhafi été organisée, selon nos informations, grâce à l’appui d’Agaly Alambo, l’ancien chef rebelle du Mouvement nigérien pour la justice (MNJ) et de ses hommes.

Seïf al-Islam Kadhafi serait décidé à ne pas subir le sort de son père tué il y a une semaine dans sa ville natale de Syrte. Résolu à sauver sa peau, il se serait caché dans le sud libyen avant de s’engager dans des couloirs qui l’ont conduit hors de portée de ses poursuivants libyens du Conseil national de transition.

Mandat d’arrêt international

Seïf al-Islam avait entretenu ses derniers jours la confusion sur ses intentions. Il avait tout d’abord fait savoir via une télévision syrienne qu’il allait se battre jusque la mort pour venger ses parents. Il aurait ensuite demandé un avion pour sortir du désert et se livrer à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. «Seïf al-Islam a trouvé refuge auprès d’une figure importante des nomades touaregs qu’il avait aidé financièrement par le passé. Il est inquiet pour sa sécurité. Il veut des garanties», avait affirmé une source du CNT à l’agence Reuters. Âgé de 39 ans, le fils du Guide est visé par un mandat d’arrêt international pour des crimes contre l’humanité commis durant la sanglante répression du soulèvement de février.

Cette proposition de reddition témoigne de la volonté de Seïf al-islam Kadhafi de s’extraire du guêpier dans lequel l’a plongé la défaite des forces loyales mais pas forcément de se rendre.

Encore présent samedi à Niamey, où il avait répondu par téléphone à des questions du Figaro, Agaly Alambo était jeudi injoignable. En septembre, le chef touareg s’est déjà chargé de mener Saadi Kadhafi, le troisième fils du Guide, à l’abri au Niger. Rissa Ag Boula, un autre dirigeant touareg de nationalité nigérienne qui est resté proche de la famille Kadhafi, s’est pour sa part chargé de cacher Abdallah al-Senoussi, l’ex-chef des services secrets militaires de Kadhafi, recherché, lui aussi par la cour pénale. «Il a accompagné Senoussi dans un convoi qui était protégé par une quarantaine de combattants touaregs jusqu’à une base de rebelles située au Mali dans la région de Kidal, une localité du nord du pays» précise un familier.

Poursuite de la lutte

Senoussi et Kadhafi junior pourraient depuis leurs repères du Sahara chercher à entretenir un climat d’insécurité dans le Sahel et en Libye. Ils disposeraient de réserves financières, de mercenaires prêts à combattre pour eux et de relais libyens. Mouammar Kadhafi n’avait pas attendu la débandade de ses troupes pour imaginer une poursuite de la lutte en s’inspirant des méthodes des terroristes d’Aqmi qui circulent dans le désert depuis des années sans être inquiétés, et entretiennent un climat d’insécurité.

Le Mali et le Niger, qui ont ratifié le traité de Rome sur la création de la CPI, ont le devoir de livrer les personnes recherchées par cette dernière mais n’en ont pas forcément les moyens. Et l’OTAN ne pourra pas les aider. Le conseil de sécurité des Nations unies a adopté jeudi une résolution mettant fin le 31 octobre au mandat autorisant l’emploi de la force pour assurer la protection des populations civiles.

Source: Le Figaro.fr – Publié le 27/10/2011 à 18:17

 

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