Il a suffi quelques jours, après le Sommet du G5 Sahel, que l’Union Africaine annonce une réunion de haut niveau à Bamako pour bouter le terrorisme au Mali et dans le Sahel.
Au lendemain du coup d’Etat de mars 2012, les groupes terroristes affiliés à AQMI ont transformé certaines parties du Nord Mali en de véritables nids de terroristes. C’est le cas, par exemple, de la zone de Douentza (frontalière avec le Burkina) et de la forêt de Ouagadou (frontalière avec la Mauritanie) presque réduites en eldorado pour les jihadistes. Du Tchad à la Mauritanie en passant par le Niger, le Mali et le Burkina Faso, les individus qui estiment agir au nom de l’Islam sèment de la désolation dans les familles à travers des attaques des lieux saints, d’édifices publics, des armées nationales ou des enlèvements de personnes.
Ces groupes terroristes qui tiennent à sanctuariser toute la bande sahélo-saharienne, singulièrement le Nord du Mali, remuent ciel et terre pour que l’Accord de Paix et de Réconciliation nationale soient un échec. C’est dans cette optique que s’explique leur attentat kamikaze à la voiture piégée contre le camp du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) à Gao, le 18 janvier dernier, ou l’enlèvement d’une religieuse colombienne à Karangasso, dans la Région de Sikasso.
Pour débarrasser tout l’espace de ces nids de terroristes et de narcotrafiquants, le G5 Sahel est né en 2014 à Nouakchott, sous l’initiative du Président de la République du Mali, Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta, qui assume, depuis le 6 février dernier, la Présidence du groupe.
Présent dans la capitale bamakoise, le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union Africaine Smail Chergui, a été reçu en audience, le vendredi 10 févier 2017, à la Villa des Hôtes du Mali, par le Président IBK. Entre les deux Hommes, il a été question de paix et de sécurité. Occasion pour l’Ambassadeur de l’UA de faire part au Chef de l’Etat du déroulement de la réunion du Comité de Suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger qui s’est tenu à Bamako.
A sa sortie d’audience, l’Ambassadeur Chergui, en qui l’UA a placé sa confiance en le réélisant au même poste, lors du 28e Sommet d’Addis-Abeba, a fait savoir que les discussions ont porté également sur les Résolutions du Sommet des Chefs d’Etat du G5 Sahel tenu à Bamako le 6 février dernier, qui a choisi IBK comme Président en Exercice. Il s’agit, en substance, de la mise en place effective et rapide de la force militaire commune du G5 Sahel et son opérationnalisation au niveau des frontières afin de traquer les terroristes et les réseaux criminels dans la partie Nord du Mali.
Pour ce faire, le diplomate de l’UA a salué les qualités de leadership du Président Ibrahim Boubacar Kéïta a et jugé nécessaire d’aller immédiatement à la mise en œuvre desdites résolutions.
Par ailleurs, le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union Africaine, Smaïl Chergui, a annoncé la tenue, d’ici à la fin de ce mois de février, ici à Bamako, d’une réunion de haut niveau de l’Union Africaine. Ceci, dans le cadre de la contribution de l’organisation continentale la plus prestigieuse à la mise en application effective des recommandations de la dernière réunion du G5 Sahel. Donc, une réunion extraordinaire de l’UA sur la sécurité et la paix au Mali et dans les cinq pays membres du G5 Sahel.
Cyril ADOHOUN