La cohésion d’une nation déchirée, la mise en œuvre de l’accord et la reforme constitutionnelle, nécessitent une conférence d’entente nationale au Mali. Mais les pouvoirs publics ne font aucun signe pour cette ouverture. Le président IBK reste sans rien faire. Que pensent-on de cette démarche non inclusive au moment où notre pays qui traverse un moment crucial de la sortie de crise, veut entamer des reformes constitutionnelle ? Des acteurs politiques et des leaders de la société civile se prononcent.
Hammadoun Amion Guindo, Secrétaire Général de la CSTM
« Si on veut sécuriser le pays, cette concertation est indispensable »
Nous avons organisé des marches pour cette concertation. Nous savons que c’est indispensable si on veut une entente au Mali, si on veut même donner une certaine vision du développement, sécuriser le pays, cette concertation est indispensable. On ne peut pas faire l’économie de cela. Depuis la transition, nous avons toujours demandé cela. En ce qui concerne l’accord, la position de la CSTM a été très claire dès le départ, nous estimons que cet accord n’est pas malien, il a été imposé aux parties qui ont signés et il ne nous concerne pas. Et après analyse du document, nous savons qu’il n’y a pas de possibilité d’appliquer cet accord à moins d’aller à une partition du Mali. C’est-à-dire créer des micros Etats dans l’Etat malien et nous, nous ne sommes pas pour cela. Notre position a été très claire et cela dès le départ.
Djiguiba Keïta, secrétaire général du Parti pour la renaissance nationale (Parena)
« Il est nécessaire d’aller, sans traîner davantage les pieds, vers des concertations nationales »
La position du Parena est connue, on a été le premier à réclamer la tenue d’une concertation nationale. Lors du 3ème congrès extraordinaire du Parena, notre président Tiébilé Dramé a fait savoir qu’il est nécessaire d’aller, sans traîner davantage les pieds, vers des concertations nationales en vue de rassembler notre peuple, afin de forger une marge de manœuvre pour notre pays aujourd’hui coincé et menacé, et en vue d’une appropriation nationale, inclusive et collective de l’Accord d’Alger dont dépend le présent et l’avenir. Il a même dit qu’un pays comme le Sénégal qui a moins de défis que le Mali entame des assises nationales pour se rassembler, se prémunir des turbulences. Le Mali qui est dans une situation quasi inextricable traîne à se retrouver. On dirait que les autorités ne mesurent pas la gravité de la situation. On attend de voir notre rencontre (opposition) avec le ministre de l’administration territoriale le jeudi 16 juin prochain.
Soumana Sako, Président de la CNAS Faso Hèrè
« Nous ne voulons être mêlé ni de près ni de loin à cet accord là…C’est l’accord qui doit s’adapter à la constitution et non l’inverse »
Nous l’avons dit depuis le début, l’accord n’est pas bon. Nous n’avons pas été écoutés. Nous ne voulons être mêlés ni de près ni de loin à cet accord là. C’est l’accord qui doit s’adapter à la constitution et non l’inverse. Le gouvernement joue aux apprentis sorciers. Nous, au niveau de l’ADPS, avons lancé un appel solennel depuis le 5 avril 2012 pour la tenue d’un Congrès Extraordinaire du Peuple malien qui n’a rien à voir avec l’application de l’accord d’Alger.
Nankoma Keita, secrétaire politique du Rassemblement pour le Mali (RPM)
« Sans l’accord, on ne peut même plus faire une mise en œuvre complète de la constitution »
Je crois que les dispositions sont prises à travers la Commission Justice, Vérité Réconciliation. Maintenant, il faut l’appropriation de l’accord par tous les citoyens. Les gens sont en train de discuter de l’accord comme s’il été fait pour le nord. Non! L’accord concerne toutes les communautés et toutes les régions de ce pays. Donc il faut renforcer l’appropriation. On l’a réussi dans beaucoup de choses. Il faut qu’on réussisse, parce que sans l’accord, on ne peut même plus faire une mise en œuvre complète de la constitution. Puisqu’en certains endroits, soit il complète la constitution, soit il la remplace. Donc, il faut se l’approprier.
Me Demba Traoré, secrétaire à la communication de l’Union pour la république et la démocratie (Urd)
« Il y a une nécessité pour le pays de tenir cette concertation nationale »
D’abord, on n’a pas été associé à la reforme constitutionnelle annoncée. Mais force est de reconnaitre qu’il y a une nécessité pour le pays de tenir cette concertation nationale. Il y a tellement de choses à discuter que ça devient une obligation de tenir la concertation nationale. Pour aller à des reformes constitutionnelles, il faut que les gens s’asseyent autour de la table pour discuter du cap qu’il faut maintenir, on va vers quel type de régime ? Si les gens ne sont mêmes pas associés, c’est grave. La reforme constitutionnelle mérite la participation de tous les acteurs politiques. Il faut qu’on aille vers cette discussion nationale afin de débattre de tous les sujets surtout la question de la refondation nationale.
Soyez sûr que si cette idée est de l’opposition , le gouvernement aura du mal à l’accepter .Et encore mieux il trouvera que vous ne voulez pas l’application des accords signés . Depuis le tout début des négociations on a demandé la concertation de la population en vain . Ce gouvernement veut faire croire à la population que l’opposition ne fait que critiquer sans faire de propositions malgré vos efforts . Pour faire ENTENDRE à un SOURD reste un exploit peut etre réalisable à LONG TERME si on est pas rattrapé par le TEMPS qui ne s’arrete pas .Merci
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