Sécurisation de la bande sahélienne : La France dévoile son plan pour enrayer la menace jihadiste

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Le Sahel est devenu ces dernières années le bastion de nombreux rebelles islamistes Reuters
Le Sahel est devenu ces dernières années le bastion de nombreux rebelles islamistes
Reuters

On commence à en savoir un peu plus sur la stratégie qui sera bientôt mise en œuvre par la France pour lutter contre les groupes terroristes encore présents au Sahel. En effet, la réorganisation du nouveau dispositif militaire de la France pour sécuriser le Sahel occidental consiste à délimiter cet espace en 4 zones. Ce plan a été dévoilé au cours de la visite que le ministre français de la Défense a effectuée aux Etats-Unis, le vendredi dernier. 

 

Selon Jean-Yves Le Drian, une coopération entre la France et les Etats-Unis est indispensable pour anéantir tous les sanctuaires des terroristes qui opèrent dans la bande sahélienne. Ainsi, il a rappelé que même si l’opération Serval lancée au début de l’année dernière a porté un grand coup contre les islamistes, elle a aussi favorisé la dispersion de ces derniers dans plusieurs coins de la région sahélienne notamment en Libye qui peine à se défaire de ses milices et à sécuriser ses frontières, livrées à toute sorte de trafics douteux. Pour Le Drian une coopération militaire franco-américaine permettra de prévenir les risques de la propagation du chao qui règne en Libye.

 

Une source sécuritaire au ministère français de la Défense a affirmé qu’en raison de la situation incertaine dans ce pays, le risque de voir le Sahel basculer est toujours réel. Il préconise ainsi d’exercer plus de pression sur les autorités libyennes afin qu’elles s’investissent plus dans la sécurité du pays pour empêcher toute velléité de réarmement ou de reconstitution des groupes armés. Raison pour laquelle Paris a décidé de réorganiser bientôt ses forces déployées dans les zones où elles pourraient mieux intervenir en particulier au nord du Mali, au Niger et au Tchad. Selon ce nouveau dispositif, 3000 éléments seront déployés dans 4 pays sahéliens à savoir : Gao au nord du Mali, N’Djamena au Tchad, Niamey et Ouagadougou. Il est destiné à contrecarrer cette menace qui tend à se régionaliser. Cependant, il ne prévoit aucune augmentation de l’effectif des forces françaises déjà stationnées en Afrique.

 

 

Au Mali, la France a prévu de ramener le nombre de ses troupes participant à l’opération Serval à 1000 éléments qui prendront comme quartier général la ville de Gao. Selon le ministre français de la Défense, les forces françaises en poste à N’Djamena sont de 950 éléments qui pourront se déployer dans d’autres parties du pays si c’est nécessaire. Il faut préciser que la France possède également plusieurs avions de combat (Rafale et Mirages) dans la capitale tchadienne.

 

 

A Niamey, la place sera faite aux nouveaux drones américains récemment acquis par la France qui entreront en jeu. Aussi, il est prévu l’ouverture d’un centre pour la logistique et le renseignement. A Ouagadougou, ce sont les forces spéciales qui seront déployées et prêtes à intervenir en cas de besoin. A ceux-là s’ajoutent l’insertion des détachements dans les unités africaines et un ensemble de points d’appui disséminés sur tout le nord de la bande sahélienne. Notamment à Dakar, Ndjamena, Libreville, Djibouti, Douala, Abidjan, Atar (Mauritanie), Tessalit (Mali) et Faya-Largeau au nord du Tchad près de la frontière libyenne. Ainsi, il semble donc clair qu’il n’y aura pas un véritable chamboulement dans le dispositif actuel des forces françaises présentes en Afrique.

 

 

Il faut rappeler que des milliers de soldats français sont toujours stationnés dans certaines villes africaines telles que le Sénégal (environ 350), le Gabon (940), la Côte d’Ivoire (environ 450). A ceux-ci s’ajoutent 1600 qui participent à l’opération Sangaris en Centrafrique. La France compte ainsi sur une collaboration plus étroite avec les Etats-Unis pour détruire les derniers sanctuaires où pourraient se réfugier les islamistes en fuite. Rappelons que Washington avait soutenu Paris dans la guerre contre les islamistes au Mali à travers le transport des troupes et le ravitaillement. A cela, il faut également associer la signature d’un accord de défense qui a déjà été faite avec le Niger et le Tchad. Même si au Mali des voix s’élèvent contre une telle signature sans la consultation de l’Assemblée nationale. Une chose est quand même sûre, le départ des troupes françaises d’Afrique n’est surement pas pour demain.      

 

Massiré DIOP

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