Se sentant exclue dans la mise en œuvre de l’accord de paix : La CMA écrit au président du CSA

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Mali: première réunion du Comité de suivi de l'accord de paix
Cette première réunion du Comité de suivi de l’accord a notamment été marqué par des désaccords de leadership au sein de certains mouvements armés.
AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE

En vue de jouer sa partition dans le processus de paix, la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) exige du comité de suivi de l’accord (CSA) de mettre à la disposition de toutes les parties membres un calendrier de toutes les activités en lien avec l’application de l’accord. Elle s’est dit exclue des deux activités tenues la semaine dernière pourtant cruciales dans l’organisation de la conférence de l’OCDE à Paris le 22 octobre.

 

Dans une correspondance signée d’un de ses responsables, Mahamadou Djéri Maïga la semaine dernière, la CMA a fait part de ses “grandes préoccupations face aux pratiques constatées dans l’organisation de la mise en œuvre de l’accord signé par les parties le 20 juin 2015”.

Dans cette lettre dont nous détenons copie, la CMA s’adresse en premier lieu au président du comité de suivi de l’accord de l’accord dans un ton est grave. “Nous avons eu connaissance (de manière hasardeuse) de la tenue d’un atelier de partage des résultats provisoires des travaux de la mission d’évaluation conjointe au Nord du Mali (MIEC/Nord-Mali) et de la stratégie spécifique de développement des régions du nord Mali qui a eu lieu vendredi 9 octobre dernier”, note la CMA.

Dans la correspondance, la CMA précise qu’elle n’a en aucun cas été tenue informée encore moins invitée à participer à cette importante mission prévue par l’accord en ses articles 33 et 34.

Pour la Coordination, cette démarche l’exclut au niveau de la formulation et de la conception des besoins des régions concernées en matière de développement économique et social, ne peut que “fortement entamer la crédibilité et la fiabilité des résultats escomptés”.

Aussi, la CMA s’étonne que dans la même semaine, les PTF en collaboration avec le gouvernement, organisaient les 5 et 6  octobre dernier un atelier de coordination des interventions dans les zones post-conflits (ZPC). Et de souligner que bien que la liste des participants comprenne l’ensemble des parties membres du CSA, la CMA n’a pas été invitée.

 

Des impératifs avant Paris  

Pourtant fera remarquer la Coordination des mouvements de l’Azawad ces deux ateliers, en vue de préparer la conférence d’appel de fonds du 22 octobre à Paris, ont pour objectifs : “d’identifier les modalités opérationnelles de sécurisation des programmes/projets en zone post-conflit” et de restituer “les premières conclusions de la mission conjointe (MIEC/Nord-Mali), conformément à l’accord de paix”. C’est pourquoi la CMA s’interroge comment ces deux objectifs peuvent être atteints, sans sa participation, telle que stipulée dans l’accord, de toutes les parties au conflit, y compris celles occupant encore une partie conséquente du territoire comprise dans ces zones post-conflit. Au regard de cette absence, elle dénonce l’exclusion des parties signataires de l’accord par les organisateurs de ces conférences.

A travers cette mise au point, la CMA demandait à la présidence du CSA de travailler à garantir un meilleur fonctionnement du processus de paix. Cela en mettant à la disposition de toutes les parties membres du CSA, un calendrier de toutes les activités en lien avec l’application de l’accord qu’elles soient menées par le gouvernement ou la communauté internationale. Aussi, de garantir au sein du CSA, une lecture des résultats des travaux présentés à la conférence de l’OCDE à Paris, afin que toutes les parties puissent y apporter leurs commentaires et réflexions.

Alpha Mahamane Cissé  

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