Quelque chose hante le Mali. L’exorcisme est un art difficile. Le règne spectral des hors-la loi transforme la République en vaste dépotoir de crimes et de trafics. L’impunité devient la règle là où le privilège atteint un seuil intolérable. La création récente du MIA, sorti des entrailles d’Ançar Eddine procède d’une stratégie de sauvetage, de recyclage des terroristes. On entendra bientôt que les terroristes d’hier luttent contre les terroristes d’AQMI, pourtant leurs partenaires contre l’Etat malien. On attendra qu’il faille sauver Kidal des bombardements et écouter la voix des sages des tribus anciennes. Le sable rebelle est habitué aux humeurs volcaniques d’Iyad et sa bande. Commence déjà l’entreprise de blanchiment de ceux qui ont mis au pilori la République. Il faut sauver les terroristes afin qu’ils puissent encore frapper demain le Mali, faire saigner le grand et maudit Sahel.
Dans notre dernier article, nous rappelions la division du travail au sein de la galaxie criminello-subversive régnant au Nord depuis le 17 janvier de l’an 2012. Ils se partagent les tâches pour mieux opérer. Evolution complexe d’une donne pourtant lisible à condition de sonder les murmures pérennes, scruter l’horizon des arcanes diplomatiques, accorder un soin aux vents brassés et aux gestes anodins qu’on aurait tort de reléguer au seuil de futiles rumeurs colportées par l’archipel de la géopolitique. Ici, l’antienne est connue mais son ombre portée dépasse le soubresaut des analyses trop pressées. Sortir le Mali de l’impasse, c’est projeter le regard, le nimber dans ce qu’enseigne le passé récent de notre drame septentrional pour en saisir la trame profonde. Une cohérence s’entend dans une poussée revendicative qui ne change de mots que pour protéger l’objectif stratégique. Sur un vaste territoire (le nord) valant la Côte d’Ivoire et le Sénégal réunis, une minorité, évoquant sa spécificité ethno-culturelle, entend imposer sa loi à la majorité aussi diverse et riche de ses entités ethniques. Et le mode opératoire ne varie point. Les rebelles, les terroristes, les indépendantistes, peu importe l’identité discursive, l’étiquette nominale sous laquelle on pourrait les couler, se sont habitués à revendiquer avec les armes, tuer, piller et faire déguerpir des populations. Et, privilège de l’exception, ils finissent toujours par être absous de leurs crimes, pardonnés et traités comme des partenaires fréquentables avec lesquels l’Etat malien doit négocier. Iyad Ag Ghali et ses amis ne nous surprennent point. La création du MIA (Mouvement Islamique de l’Azawad) est le dernier avatar d’une stratégie de diversion. Telle une usine, le MIA a comme fonction de recycler les terroristes et en faire des partenaires à associer à une solution politique négociée. Les terroristes d’hier deviennent les chefs de délégation dans les négociations futures. Les massacres d’Aguelhok resteront impunis. Or, comment aider l’armée malienne à être républicaine, professionnelle, encline à respecter les lois de la guerre- appel auquel nous nous associons tant il reste important voire vital d’éviter un génocide- si d’un côté les massacres dont elle fut victime doivent rester impunis au même moment où elle subit la pression psychologique des associations des droits de l’homme ?
Associations prisonnières de l’asymétrie ne voyant le diable que d’un seul côté. Tant que les CPI et autres officines de l’ordre international n’auront pas décidé d’enquêter sur les massacres ignobles dont fut victime les prisonniers de guerre d’Aguelhok, arrachés à notre armée au début de la rébellion, il sera très difficile de réussir autant l’exemplarité en son sein une fois au Nord que la nécessaire politique de pardon et de réconciliation dont aura besoin le vaste chantier de réhabilitation de notre ETRE national, une fois les canons tus.
Yaya Traoré
Politologue Consultant- Directeur d’OXYGENIE-SSEECCO
MNLA, Ançar dine, Mujao, Mia… ❓ ❓ ❓ Le serpent change de peau…mais c’est la même qui repousse 😆 😆 😆
IL Y A PAS DE SCISSION AU SEIN DE ENSRADINE, IYAD AYANT HONTE D’ ANNONCER SA DEFAITE. IL S’AGIT D’UNE FORMULE POUR LE MEME ENSRADINE,LES MEMES ENSARDINES DE REAPPARAITRE. Alghabasse Ag Intalla et toute sa famille sont des rebelles islamistes à combattre. Si la FRANCE, la CEDEAO et l’armée malienne ne le fait, nous populations du Nord le ferons.
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