La MINUSMA à nouveau démasquée
C’est du moins, le point de vue du président burkinabé M. Kaboré à la tribune de l’ONU, ce 25 septembre 2019. Il est inconcevable pour le président du Faso qu’avec « 12 000 hommes et des moyens substantiels que cette force ne puisse pas contribuer efficacement à la lutte contre le terrorisme dans ce pays ». Il a appelé le Conseil de sécurité à accorder à la Force conjointe du G5 Sahel un mandat en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, afin de lui assurer des ressources pérennes et prévisibles.
Depuis 2012, dans les seuls pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), le nombre de morts civils entre 2012 et 2018 a été multiplié par quatre, des sources onusiennes.
C’est pourquoi lors de la d’une réunion de haut niveau sur le Mali et le Sahel en marge du débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le président n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer le caractère ‘’inopérant de la Minusma au Mali. Selon lui « il apparaît inconcevable qu’avec 12 000 hommes et des moyens substantiels, cette force ne puisse pas contribuer efficacement à la lutte contre le terrorisme dans ce pays ». À l’instar de ses pairs de la CEDEAO et en tant que Président en exercice du G5 Sahel, le dirigeant a donc lancé un appel pour un mandat « plus robuste et plus offensif » de la MINUSMA. De même, il a appelé le Conseil de sécurité à accorder à la Force conjointe du G5 Sahel un mandat en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, afin de lui assurer des ressources pérennes et prévisibles.
En tout cas, la semaine dernière, les terroristes ont encore marqué le terrain au Mali, notamment par la prise d’otage des membres de l’équipe de football de Douentza, de retour de Mopti, le lundi dernier. Au paravent, dimanche 22 septembre 2019, à M’Bana dans la commune de Dioungani, également au centre du Mali, une mine a explosé dans une salle de classe, selon des autorités locales, précisant que l’engin explosif ciblait des éléments des Forces armées maliennes qui logeaient dans cette école. « Il n’y a pas eu de perte en vie humaine, mais des dégâts », a affirmé un élu local.
À Tombouctou, ce 23 septembre, trois véhicules de transport ont été interceptés et incendiés par des hommes armés non identifiés. L’incident s’est passé près de Nibkit -Ilhilik entre Goundam et Tombouctou.
António Guterres, pour sa part, a appelé, ce mercredi 25 septembre 2019, la communauté internationale à redoubler d’efforts face à l’escalade continue de la violence dans cette région. En dehors des appels à la mobilisation comme toujours, aucune action concrète n’a été dégagée pour faire face aux attaques terroristes persistantes au Sahel.
Face à de tels incidents, Antonio Guterres est sans équivoque : « soyons clairs, nous sommes en train de perdre du terrain face à la violence. Nous devons redoubler d’efforts ».
Le Secrétaire général a aussi jugé nécessaire de renforcer la coopération régionale et internationale. Il a estimé que la force conjointe du G5 Sahel restait cruciale pour combattre les groupes armés extrémistes et les terroristes.
Par Sidi DAO