Sandy Haidara lors d’une rencontre avec les ressortissants du Nord : «Le temps est venu d’agir face à ceux qui prétendent parler en notre nom sans notre mandat»

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Honorable Sandy Haidara
Honorable Sandy Haidara

Durant près de deux heures, les représentants des associations représentatives des populations et des différentes communautés de Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal ont déploré l’insistance stupide du Mnla et de ses alliés, sans concertation avec les populations du Nord, de vouloir appeler leur territoire Azawad.

Le sens d’un combat

C’est pourquoi, selon Sandy, «le temps est donc venu de s’organiser, pour bâtir notre propre stratégie de communication, pour réagir puis agir face à ceux qui prétendent parler en notre nom sans notre mandat. Le temps est venu d’affirmer notre identité et de réhabiliter notre histoire et notre géographie. Oui! Notre géographie. Nous nous sommes assoupis un moment, le temps est venu pour nous de nous réveiller et d’engager le combat, pour défendre notre identité en disant ensemble d’où nous venons et qui nous sommes. De lutter contre le sous-développement de nos régions et de notre pays et d’y ramener la paix. Sans nous elle ne sera pas».

Avant de marteler: «notre combat, à compter de cet instant, est de refuser d’être ce que nous ne sommes pas, au nom de la paix. Notre volonté est de réaffirmer notre identité et de rétablir l’histoire et la géographie de notre pays, révisées pour des raisons et des objectifs que nous ne partageons pas». L’ancien député de la Cité des 333 Saints a aussi regretté le fait que les populations du Nord savaient mais ont laissé faire ceux qui menaçaient ainsi la paix et la cohésion nationale. «Ils parlaient et agissaient sans aucune légitimité, sans aucun mandat et sans aucune représentativité des populations qu’ils prétendent défendre».

Mobiliser 3 millions de personnes pour dire non

L’ancien député de Tombouctou a profité de cette tribune pour inviter ses concitoyens à assumer leur responsabilité dans cette crise. Il a sonné la mobilisation générale. «Si, par la prise illégale des armes, un petit groupe d’aventuriers veut convaincre les démocrates du monde entier que 300 personnes rassemblées sur une piste d’aéroport peuvent représenter les populations des 4 régions du Mali, nous devons par la voie la plus appropriée, et sans armes, mobiliser 10 000 fois 300 personnes pour dire d’où nous venons, ce que nous sommes et qui nous resterons. Des Maliens de Gao, de Kidal, de Mopti et de Tombouctou. Des Maliens tout court. Il nous appartient, au cours de cette rencontre, d’identifier ensemble une commune pour porter notre message contre la propagande des aventuriers».

Il a également saisi cette occasion pour rappeler les nombreux efforts qu’il a déployés quand il était député pour dissuader ces bandits armés de ce projet chimérique. Il a notamment parlé de l’interpellation et de la mise en garde qu’il a faites lors de la mission parlementaire du 17 novembre 2011 à Zakak. A ses dires, à son retour, il a attiré l’attention des autorités de l’époque sur la menace qui guettait notre pays.

«Azawad n’est pas synonyme de Touareg»

Une des déclarations fortes, au cours de cette rencontre, a été faite par l’ancien Directeur du Protocole de la République Illal Kamar. En effet, après les mots de bienvenue de l’initiateur, tour à tour les représentants des associations et des communautés présentes à cette rencontre ont salué son initiative. Profitant de tribune, Illal Kamar a fait savoir «l’Azawad n’est pas synonyme de Touareg». Il a affirmé qu’il est Touareg, mais qu’il n’est pas de cette République fantomatique.

Ce qu’il faut retenir, c’est que de nombreux messages ont été véhiculés au cours de la rencontre. Certains ont demandé à les formaliser, pour mieux appréhender le problème. Comme un seul homme, ils ont banni et réfuté le mot «Azawad» et réaffirmé leur appartenance à la République du Mali. Ils ont aussi fait savoir à la communauté internationale qu’ils n’accepteraient jamais que leur territoire porte le nom «Azawad» de par la volonté d’un groupuscule armé.

Des propositions ont aussi été faites par des uns et des autres. Le Président du Cadre de concertation de l’association Ganda Koy, Mahamane Alassane Maïga, a notamment demandé de criminaliser l’utilisation du mot Azawad à des fins séparatistes. Il a également plaidé pour l’organisation d’un grand meeting, pour lancer des mots d’ordre forts à l’endroit de la communauté internationale. Reste maintenant à savoir quelle suite sera réservée à cette initiative.

Youssouf Diallo

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2 COMMENTAIRES

  1. Franchement, rien de nouveau. Est ce l’auteur de l’article qui n’a pas rendu fidèlement la rencontre ou quoi ? Monsieur Sandy n’a rien dit qui n’ai été dit ou fait avant lui. Au contraire, j’ai comme l’impression qu’il enfonce le clou quand il parle de “affirmer notre identité et réhabilité notre histoire et notre géographie”.

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