Sanction contre les responsables des ex-rebelles: la CMA proteste et tacle le gouvernement

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’Une politique de deux poids, deux mesures’’, c’est en ces termes que la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qualifie les sanctions de l’ONU contre l’un de ses responsables, en occurrence, Ahmed Ag ELBACHIR, accusé d’entrave à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Dans un communiqué, en date du 12 juillet 2019, signé de son président, Sidi Brahim Ould SIDATT, la CMA met en doute la crédibilité du Comité de Sanctions de l’ONU et dénonce, par la même occasion, une absence manifeste de bonne volonté du gouvernement du Mali à tenir ses engagements.

Dans ledit communiqué, la CMA qui nie toute responsabilité de Ahmed Ag El-Bachir dans l’acheminement de l’aide humanitaire au nord du Mali exhorte le comité des sanctions à prendre attache avec les représentants des ONG pour de meilleures investigations dans ce cadre.

Selon elle, l’assertion qui fait croire que Ahmed Ag El-BACHIR est capable de faire « obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire destinée au Mali », démontre à suffisance la déficience des accusations dans la mesure où aucune aide venant de l’extérieur ne peut transiter par Kidal. Et cela, pour la simple raison que la seule frontière citoyenne avec le Mali est celle de l’Algérie qui est officiellement et hermétiquement fermée, depuis 2013 à nos jours.

D’ailleurs, la CMA se demande comment des projets humanitaires et de développement destinés à Kidal peuvent tomber sous l’influence néfaste de l’un de ses membres alors que c’est là l’un des griefs retenus contre la partie gouvernementale et qui fondent le socle de notre lutte ?

La CMA déplore également le fait que le Comité des sanctions retienne que Ahmed Ag El-BACHIR serve de relais entre elle et Ansardine et dément formellement une quelconque relation avec cette entité.

« Nous estimons que ce genre d’accusations stigmatisantes ne sont pas de nature à faire avancer un Accord qui peine à sortir du périphérique après 4 années d’une attente faite de compromis et de déceptions qui ont émoussé tous les espoirs nés après sa signature », peut-on lire dans la missive.

La CMA est aussi au désespoir de constater que tous les motifs cités par le Comité de sanctions sont entachés d’inexactitudes et ne sauraient, par conséquent, constituer des preuves de culpabilité. La CMA a invité la mission onusienne au respect de l’impartialité nécessaire qui doit la caractériser.

Par ailleurs, après deux rounds, la CMA constate avec amertume que toutes les personnes visées par les sanctions proviennent des mouvements signataires et non de toutes les parties comme prévu dans la résolution.

« Vouloir réduire les obstacles de la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger à quelques allégations au demeurant subjectives et spécialement focaliser sur le nord martyrisé, relève du prolongement de la culture de l’impunité, celle-là même qui est en principe la raison de la création du Comité de sanctions », peut-on lire dans le communiqué.

À ce niveau, la CMA a fait constater que la partie gouvernementale, clé de voûte de la réussite ou de l’échec de cet Accord, n’est point inquiétée bien qu’elle se soit, dit-elle, illustrée par une multitude d’acrobaties, depuis le début et par une absence manifeste de bonne volonté à tenir ses engagements.

C’est la raison pour laquelle, les ex-rebelles de la CMA dénoncent cette politique du « deux poids deux mesures » de l’ONU qui, de leur avis, ternit largement l’image du Comité de Sanctions et réduit à leur sens sa crédibilité.

Enfin, la CMA invite le Comité des sanctions à répondre aux besoins de sa création et des objectifs assignés par le Conseil de Sécurité en évitant l’injustice comme mode d’administration de ses décisions.

Rappelons que ce mardi 9 juillet 2019, le Conseil de sécurité de l’ONU a ajouté cinq nouvelles personnes à liste des personnes accusées de s’opposer à la paix au Mali ; parmi lesquels figurent le député élu au compte du parti au pouvoir (RPM) l’honorable Mohamed Ould MATALY, élu à Bourem ; et l’homme d’affaires, Ahmed Ag El-BACHIR, conseiller spécial du gouverneur de la région de Kidal.

Par Abdoulaye OUATTARA

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