Au bout d’un suspense à peine tenable, depuis quelques semaines, le bras-de-fer autour de l’installation des administrations provisoires dans les régions du Nord connaitra une issue ce jeudi avec la plénière qui lui sera consacrée. Objet d’une session extraordinaire expressément convoquée pour les besoins de la cause, le texte en question est arrivée aux termes de son examens par les commissions parlementaires respectives où elle a donné à des débats houleux pendant les écoutes de personnes ressource. Et pour cause, il ne s’agit pas d’une loi comme les autres, d’autant que l’installation des administrations provisoires devra déboucher sur un traitement sélectif des collectivités du Nord dont les élus seront limogés au profit de représentants de la Cma, de la Plateforme, de l’Etat et des autorités traditionnelles, en violation de la loi de prorogation encore en vigueur et qui dispose que les mandats de toutes les collectivités jusqu’à l’installation de nouvellles. Il en résultera, en définitive, des agneaux sacrificiels dans les seuls régions du Nord tandis que celles du Sud et d’ailleurs conservent leurs mandats.
Ce n’est pas l’unique équivoque inhérente à l’avènement des administrations. Quoiqu’elle repose sur les engagements auxquels le Mali a souscrit dans le cadre de l’Accord issu du processus d’Alger, pour beaucoup d’observateurs, la mesure, à défaut d’être élargie à l’ensemble des collectivités dupays, va consacrer ni plus ni moins une partition du pays en permettant aux mouvements armés de s’implanter là où ils n’existaient pas auparavant. C’est pour toutesces raisons parmi tant d’autres que la panoplie de personnes entendues sur la question dans le cadre de la procédure légistative ont toutes émis des réserve face à l’installation des administrations provisoires. Même des membres du gouverement, selon nos sources, se sont montrés perplexe devant leur avènement, ce qui a naturellement incité les commissions parlementaires à sanction le projet de texte par une batterie d’amendements au risque de le défigurer. Lesdits correctifs ne redressent pas les torts mais tendent plutôt àl’étténuer. Néanmoins, de fortes pressions sont exercées sur les composantes de la représentation nationale pour que le texte tel que l’Exécutif l’a présenté, en vue de satisfaire aux caprices des mouvements armés qui, force est de l’admettre, ont réussi à piéger le gouvernement depuis l’acceptation des administrations provisoires dans les dispositions de l’Accord.
A. KEITA