Ruée des combattants du CJA vers le MNLA : Une astuce pour bénéficier des avantages de l’accord

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Mali: retour au calme à Kidal mais la tension demeure
Des rebelles du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), ici photographiés à Kidal dans le nord du Mali. © AFP PHOTO / KENZO TRIBOUILLARD

Non signataire de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, la majorité de la direction politique et militaire du Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA) a récemment rejoint le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) pour bénéficier les avantages de l’accord. Cette stratégie devrait permettre au CJA de ne pas sortir bredouille du processus d’intégration des ex-combattants dans les Forces armés et autres services de la fonction publique.

Dans le volet défense et de sécurité de l’accord pour la paix, il est prévu l’intégration de plusieurs ex-combattants au sein des Forces armées maliennes (FAMa) et de sécurité maliennes et dans les autres services de la fonction publique.

Toutefois, pour bénéficier de ces avantages, la Commission d’intégration et le Conseil national pour la réforme du secteur de la sécurité ont déjà défini des critères et des quotas pour l’intégration des ex-combattants dans les Forces armées et de sécurité.

Parmi les critères, le mouvement armé doit être forcément être signataire de l’accord pour la paix issu du Processus d’Alger pour voir ses combattants acceptés dans le processus du désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion (DDR).

Ce critère écarte d’emblée le Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA). Pour ne pas voir ses combattants sortir bredouilles de cette situation, elle a décidé de rejoindre un mouvement armé signataire de l’accord. Son choix s’est porté sur le MNLA.

Sur la volonté séparatiste des du MNLA, certains cadres du CJA joints au téléphone, nous ont confirmé que celle-ci n’est plus d’actualité avec la signature de l’accord.

Selon les premières investigations de la Commission d’intégration et du Conseil national pour la réforme du secteur de la sécurité, le nombre d’ex-combattants est estimé à 18 000  à cantonner sur 24 sites confirmés avec une moyenne de 750 éléments par site.

Les mouvements armés réclament au total l’intégration de leurs 18 000 ex-combattants dans les différents corps de la fonction publique de l’Etat, soit 10 000 ex-combattants dans les FAMa, 1600 éléments à la police nationale,  590 éléments à la protection civile, 870 d’éléments à la douane dont 130 inspecteurs des douanes (droit ou économie), 60 ingénieurs informaticiens, 200 contrôleurs des douanes, 300 agents de constatation, 70 secrétaires de direction, 60 chauffeurs et  50 plantons.

Y. Doumbia

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