(Rubrique «nos droits et devoirs» (suite et fin) : Des directives de la défense en matière de reportage sur le théâtre des opérations militaires

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Dans le cadre de la reconquête du Nord envahi par les terroristes, le ministère de la Défense a prescrit des directives à respecter par les médias maliens par rapport aux reportages sur le théâtre des opérations militaires.  Aussi, certains renseignements ont été jugés valables à divulguer.
En effet, toute infraction aux règles de base peut entraîner la révocation du statut de journaliste ou de l’équipe de reportage et leur renvoi pur et simple du théâtre des opérations militaires. Lorsqu’ils en recevront l’ordre, les journalistes seront escortés en tout temps et tout lieu par des militaires. Ils devront obéir aux ordres de ces derniers concernant leurs activités et déplacements. De ces directives du département de la Défense, il ressort que les journalistes peuvent uniquement parler  de l’arrivée d’unités militaires sur le théâtre des opérations (et suivant l’annonce officielle), tout en portant une attention particulière sur la relève d’une unité, le mode de déplacement (par terre ou par air), les dates de départ, la base ou la garnison d’origine. Par ailleurs, l’information doit se limiter à une approximation de l’ampleur des effectifs des forces amies, au type de force participant à l’opération. Par exemple : défense aérienne, infanterie, blindés, sauf les forces d’opération spéciales maliennes et celles des autres pays alliés. Concernant les opérations, il est permis aux journalistes de relayer des renseignements non classifiés et non délicats par rapport aux opérations aériennes et terrestres menées antérieurement ou en cours. La taille de la force amie participant à un combat peut être révélée par l’emploi de termes plus vagues comme « plusieurs unités ». Le nom d’une force ou d’une unité peut être mentionné, mais avec l’autorisation du Commandant de la force opérationnelle ou son représentant désigné, en plus d’une description générale de l’origine des ressources aériennes basées au sol, par exemple.

En outre, les journalistes reporters sont autorisés à divulguer la date, l’heure et le lieu où se sont déroulées des opérations, leurs résultats et surtout, le nombre de missions de reconnaissance, de combat aérien ou de sorties exécutées dans la zone d’opérations.

Avec l’autorisation du Commandant de la force opérationnelle, les journalistes peuvent véhiculer les informations concernant des  dommages causés aux véhicules ou aux aéronefs des forces armées ou des alliées à la suite d’attaques, y compris (mais sans s’y limiter) les attentas suicides et les engins explosifs improvisés. Cependant, les directives n’autorisent aucun enregistrement visuel. A cet effet, de l’identité (visage, plaquettes d’identité, équipement étiqueté ou tout autre élément permettant une identification) des blessés dont les blessures peuvent être reconnues visuellement.
Oumar Diakité

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