Le ministère des Affaires étrangères de la France continue sa campagne d’intoxication à l’endroit du Mali et du Niger. En effet, le samedi 16 et le lundi 18 avril, le site web de l’ambassade de France à Bamako a mis en ligne des alertes faisant étant de ” risque élevé ” de prises d’otages français dans ces deux pays. De telles informations sont de nature à discréditer la destination Mali dont la grande majorité des touristes sont Français. La conséquence immédiate a été la quasi absence de saison touristique cette année au Mali, sevrant ainsi le pays, notamment les régions du centre et du nord, des milliards de FCFA de recettes touristiques.
Le samedi 16 avril un premier message mis sur le site de l’ambassade de France à Bamako disait ceci : “Des informations parvenues à l’Ambassade font état d’une menace élevée d’enlèvement de ressortissants français à Mopti même, dans sa région et plus particulièrement entre Mopti et la frontière avec le Burkina-Faso. Il convient d’éviter cette zone et de respecter scrupuleusement les mesures de sécurité qui vous ont été communiquées. Bien cordialement”. Signé par Patrick Mazounie, Consul Général. Le même diplomate est revenu à la charge le lundi 18 avril avec une alerte en ces termes : “Indépendamment de l’alerte diffusée samedi matin sur le site de l’Ambassade centrée sur la région de Mopti, je vous informe que cette Ambassade a connaissance d’un nouveau risque très élevé de prises d’otages de ressortissants français au Mali et au Niger. Elle va être conduite à renforcer, sans délai, les messages en direction de la communauté française, et le ministère français des affaires étrangères et européennes va adapter dans les prochaines heures sa fiche “conseils aux voyageurs“. Voilà des informations qui indignent plus d’un Malien et même les rares ressortissants occidentaux qui ont investi dans le secteur du tourisme au Mali.
Certes, AQMi s’est signalé, à travers ses prises d’otages qui, dans le plupart des cas, ont été effectuées en dehors du territoire malien, mais cela ne saurait constituer indéfiniment un argument pour discréditer tout un pays.
D’ailleurs, les autorités maliennes mettent aujourd’hui tout en œuvre pour bouter cette nébuleuse hors de notre pays. La situation en Libye a été un prétexte de plus pour Paris de mettre la pression sur ses ressortissants. En effet, aux lendemains de l’intervention française dans cette crise, l’ambassade a mis en ligne ces informations : “Par la résolution 1973, le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé sans ambiguïté l’usage de la force pour protéger les populations civiles en Libye. Dans ce contexte, les intérêts français au Mali sont exposés à un risque patent qu’il est difficile pour l’heure de caractériser. Dans ces conditions, il est recommandé aux ressortissants français d’accroître leur vigilance et d’appliquer les mesures de sécurité qui leur ont été signifiées“.
D’ailleurs, si certaines sources soulignent que AQMI a récupéré des armes lourdes en Libye, cela relève en partie de la responsabilité des pays occidentaux qui, à travers les bombardements de l’armée de Kadhafi, contribue à faire de ce pays une zone de non droit où tout est permis.
La représentation diplomatique de la France est la seule à connaître les raisons de tels agissements contre un pays ami. En tout cas, il est évident que le Mali reste un pays de paix et de sécurité où les populations se déplacent dans la plus grande quiétude. Au début de ce mois d’avril, un groupe de touristes américains -une centaine de personnes-dont certains sont venus dans leurs jets privés ont visité le Mali en long et en large et dans leurs différentes interviewes sur les antennes de la télévision nationale ont soutenu que la destination Mali n’est pas un danger.
D’ailleurs, certains n’ont pas manqué d’expliquer que nulle part au monde le risque zéro de sécurité n’existe. Que ce soit à Paris, Londres, New York, Tokyo ou Pékin, tout visiteur est exposé à un risque d’insécurité.
Youssouf CAMARA