Région de Gao : Des têtes vont bientôt tomber

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Selon une de nos sources bien informée de Gao, tout a commencé par l’attaque de Ménaka par des éléments du « Mouvement national de libération de l’Azawad » (MNLA) au cours de laquelle deux jeunes (rebelles) se sont échappés pour revenir à Gao où ils ont expliqué leurs problèmes avant de dénoncer un certain Youssouf, planton de service qui, selon eux, a recruté une vingtaine de jeunes en prétendant qu’ils seront aux ordres du mouvement « Gandakoy » en tant que futurs militaires qui seront plus tard versés dans l’Armée.

Il n’en faut pas plus pour tenter, voire allécher et convaincre ces jeunes nordistes désemparés  qui, depuis longtemps, sont sous le coup du chômage et à la recherche d’emploi. Alors, lorsqu’on leur a proposé une telle « aubaine » (leur enrôlement dans l’Armée), ces jeunes naïfs n’ont pas hésité. Pour mieux les éloigner de toute agglomération, les désorienter et éviter d’éventuelles désertions,  on les amena en pleine brousse, loin de Gao. Les nouvelles « recrues » subissent ainsi en brousse une formation dite « militaire » : des entraînements qui durent  de 4h à 6h  du matin pour reprendre  l’après-midi. Ces « entraînements » se résument à des exercices physiques et au maniement sommaire des armes. En fait, pour une formation « très accélérée » parce qu’urgente, on leur apprend tout juste à viser, à tirer et à n’avoir peur ni de tuer, ni de mourir : autant dire des « kamikazes » non convaincus envoyés à « l’abattoir ». Selon notre source, d’autres recrutements du genre ont eu lieu dans les autres localités, dont Ansongo.

Il semble que ces « recruteurs » roulent pour le compte des rebelles et leurs alliés qui, ces derniers temps,  se sont livrés à des attaques meurtrières de certaines localités du Nord (Kidal, Ménaka, Ansongo, Aguel’hoc, Léré…) et de leurs camps qui ont causé bien des morts, même si, selon une autre source, le nombre de morts connu du public reste en deçà de la réalité du terrain. Les rebelles ne pouvaient donc parvenir à rallier à leur cause cette vingtaine de jeunes naïfs s’ils ne s’étaient pas servi du fameux mouvement « Gandakoy » créé depuis les débuts de la rébellion du Nord et dont la vocation consiste à lutter contre le terrorisme et les méfaits de rebelles au Nord. Aux yeux de ce mouvement, ni les Touaregs, ni les rebelles (du MNLA ou autres) n’ont aucun droit de propriété sur le Nord où il existe beaucoup d’autres races et ethnies : en plus des Sonrhaïs, des Bellahs, des Arabes, des Peulhs et d’autres races et ethnies du Sud. Par conséquent, les rebelles ne peuvent en aucune façon se réclamer seuls propriétaires, ressortissants ou représentants du Nord au point d’y exceller par la terreur et les tueries gratuites.

Lors des pourparlers tenus il y a quelques mois entre le Gouvernement et les rebelles, il était question d’enrôler dans l’Armée beaucoup de jeunes touaregs, dont probablement ces rebelles qui sèment aujourd’hui une zizanie meurtrière dans ces régions. Mais sans crier gare (pourrait-on dire), et sans que le Gouvernement ait eu le temps nécessaire pour étudier les tenants et aboutissants de ces pourparlers, les rebelles ont pris les devants pour déclencher les hostilités. Ces assauts successifs des rebelles seraient-ils  donc commandités par des responsables haut placés ? Sinon, comment comprendre qu’ils aient subitement décidé de passer à des attaques, violant ainsi tous les principes de l’accord passé entre eux et le Gouvernement ? 

Par ailleurs, en dépit de l’importance et de la diversité de leurs armes et autres matériels de guerre, les militaires de l’Armée ne parviennent pas à juguler totalement les attaques des rebelles. Depuis des semaines,  des convois d’armement militaire ont quitté la capitale en direction du Nord. Mais les attaques des rebelles n’en continuent pas moins de plus belle. Selon Youssouf, le planton de service arrêté, des autorités et notables de Gao sont impliqués dans ces méfaits des rebelles. Mais certains habitants de la ville ont formellement démenti cette information à la radio.  Une information qui, pour l’heure, doit donc être prise « avec des pincettes ».

Cependant, notre source précise que les enquêtes se poursuivent pour démêler le faux du vrai. D’où la grande question : de « grosses têtes » vont-elles bientôt tomber suite à ces investigations, tant à Gao et dans les autres régions du Nord qu’au niveau de la capitale ? « Wait and see ! » (Attendons pour voir !).

Oumar Diawara  « Le VIATOR »

 

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