Révélations sur l’attaque de Gao : Un Camion piégé au Camp

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La nuit du mardi au mercredi derniers aura été très longue dans la capitale des Askia. Présent dans la ville, mission de son parti RPM aidant, le Ministre Abdoulaye Idrissa Maïga aurait eu de la chance. Car, il se trouvait quelque part à l’abri. L’attaque qui a visé le camp de la Minusma se serait déroulée en deux phases. Dès 18 heures, un camion piégé aurait d’abord fait son apparition sans attirer l’attention. Le nom du Gatia a été utilisé comme astuce. Une forte déflagration, entendue à des dizaines de kilomètres sema la panique dans la nuit. Des heures durant, les armes crépitèrent de partout. C’était le sauve- qui- peut.

Selon nos sources, les gardiens des lieux ne se seraient pas donnés la peine de trop vérifier. Ils ne pouvaient faire autrement car tout laisse voir qu’ils ne sont guère des spécialistes. Parait – il que ce sont des agents d’une société privée de gardiennage. Le camion serait resté sur place pendant près de deux heures sans bouger avec le chauffer à bord. C’est aux environs de 20 heures que les gardiens se décidèrent enfin à y voir de près.

Nos interlocuteurs indiquent que pour tromper davantage la vigilance des gardiens, le chauffeur aurait mis de la musique. Et les naïfs mordirent à l’hameçon. Deux à trois minutes ont ensuite suffi pour foncer sur les installations militaires, en fait des centenaires servant à tout presque. Ce fut une forte déflagration, rapporte t – on. Des habitants de villages voisins, à des dizaines de kilomètres, auraient même entendu la détonation. La coupure d’électricité qui a suivi, sema la panique alors dans la ville.

Les gens qui avaient fini de prier, de manger pour d’autres, sont restés terrés. Les armes crépitaient de partout. Chacun tentait de joindre un proche par téléphone. Dans le ciel, des curieux apercevaient de petits appareils de la MINUSMA. C’est finalement le matin, aux premières heures, que l’on s’est rendu compte de l’ampleur des dégâts et autres pertes. Dans la précipitation, l’on annonça la mort de quatre (4) personnes dont un ressortissant chinois de la MINUSMA. Mais durant le week -end, le bilan a été revu à la baisse. L’on a déploré deux victimes.

Un chinois et un Français du Service de Lutte Anti – Mine des Nations Unies (UNMAS). Certains ont été évacués à Bamako. Les condamnations n’ont pas tardé à pleuvoir.

Les plus hautes autorités du pays ont fustigé l’attaque barbare. La Chine et l’ONU ont réagi fermement. Dans la foulée, le représentant spécial du Secrétaire Général de l’Onu dans notre pays, Mahamat Saleh Annadif, s’est dit révolté. Puis, il a tenu une conférence de presse. Au cours de laquelle il dira : ” La meilleure manière de combattre les terroristes, de les isoler, c’est la mise en œuvre effective de l’Accord de paix “.

Et d’ajouter : ” Toute minute, tout temps perdu pour la mise en œuvre de cet accord, est autant de temps gagné par les ennemis de la paix. L’insécurité n’est pas un phénomène isolé, il est le résultat d’un certain nombre de choses. Personnellement, je ne cesse de le dire que c’est le retard que connait la mise en œuvre de l’Accord de paix qui est une cause fondamentale de cette recrudescence de l’insécurité. Il ne faudrait pas qu’on se le cache. ”

A New York, c’est son patron, Ban Ki Moon, qui s’est dit ” préoccupé par la série d’attaques contre la MINUSMA “. Faisant ainsi le bilan des pertes, il annonça des mesures de renforcement des positions et capacités de la mission. Par conséquent, il réclame des équipements adéquats pour, dit – il ” opérer dans un environnement dangereux et imprévisible tel que le Mali “.

A entendre l’un et l’autre, ‘on a l’impression que la mission de l’ONU faisait quelque chose au Mali pour combattre le terrorisme. Or dans leur grande majorité, les Maliens s’interrogent de jour en jour sur les bienfondés de cette mission.

De Bamako à Kidal, la MINUSMA est présente, sinon omniprésente. Cela n’empêche pas pour autant les groupes armés d’opérer à leur guise sous les yeux de la MINUSMA, En 2014, des pauvres administrateurs civils ont été égorgés, éventrés à Kidal. L’on rétorquera que la MINUSMA avait tout de même sauvé d’autres vies lors des évènements. Mais, ne pouvait – elle pas empêcher les groupes armés de s’en prendre aux forces légales du pays ? Voudrait – elle mettre sur le même pied d’égalité le gouvernement malien et les groupes armés ?

Le moment est très grave. C’est l’heure de savoir exactement ce que la MINUSMA est venue faire au Mali. De notre point de vue, la MINUSMA était intervenue dans notre pays pour aider les parties à garantir la paix.

Elle devrait accompagner le gouvernement à assurer son bon fonctionnement, à assurer sa souveraineté sur son territoire, à garantir la sécurité des personnes et de leurs biens, leur libre circulation. Dans ce cadre, les actions de la MINUSMA devraient s’inscrire en droite ligne de la politique gouvernementale.

Aujourd’hui, les Maliens assistent à la gestion de leurs affaires par la MINUMA. En lieu et place du gouvernement malien, c’est la MINUSMA qui construit ou refait les écoles, distribue des vivres et médicaments, donne même de l’eau aux populations. Ne serait – ce pas pour consacrer la partition du pays ? Comble du ridicule, la MINUSMA se propose aujourd’hui d’aménager les berges du fleuve Niger. Mais, où va alors la République ?

Plus d’un an après la signature de l’Accord de paix, le gouvernement est toujours absent de Kidal, une partie du territoire national. De Kidal à Ménaka, de Gao à Ansongo, les groupes armés font régner leurs lois au grand dam des populations locales et du gouvernement et au vu et su de la MINUSMA. Ne parlons pas des troupes françaises de l’opération ” Barkane “. Cela nous rappelle les opérations ” MANTA ” ou ” Epervier ” ailleurs.

A la différence que les militaires français de l’époque ne faisaient pas la part belle aux groupes rebelles.

De toutes les façons, les Maliens ne devront s’en prendre qu’à eux – mêmes. En ne se donnant pas les moyens d’assumer leur propre défense, en faisant le lit aux troupes étrangères, ils subiront toujours le diktat des groupes armés.

B.Koné

 

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