Réunion interministérielle sur la crise au Nord du Mali : La reprise des pourparlers inclusifs au menu des échanges

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Groupe MNLA
Groupe MNLA à Ouagadougou (photo archives)

L’Algérie accueille depuis mercredi 23 avril, une réunion regroupant les ministres de quatre pays parmi lesquels l’Algérie, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso. Le Mali est représenté à cette rencontre par le  tout nouveau ministre de la réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed. Exclusivement consacrée à la situation au Mali notamment la reprise des pourparlers inclusifs, cette réunion va donc préparer le terrain pour des discussions directes qui devront s’ouvrir sans doute dans les prochains jours entre le pouvoir malien et les groupes armés.

 

Les efforts sont donc faits afin que les différents protagonistes de la crise sécuritaire au nord du Mali puissent renouer le dialogue. C’est donc tout le sens de cette réunion convoquée par l’Algérie regroupant les ministres de quatre pays.

Une initiative, certes salutaire, mais qui ne regroupe pas d’autres acteurs importants. Parmi ceux-ci, la communauté internationale notamment à travers la MINUSMA, la Mauritanie qui préside le groupe du G5 du Sahel. Pire, la question de la participation ou non du MNLA est sur toutes les lèvres. En effet, rappelons que lors de la réunion exploratoire tenue en janvier dernier entre les groupes armés maliens en Algérie, le MNLA avait refusé d’y prendre part accusant l’Algérie de vouloir se repositionner dans le jeu. Cette situation démontre toute la difficulté qu’éprouvent les Etats de la sous-région à surmonter leurs divergences sur la question malienne et donne à cette conférence un cachet purement protocolaire.

Pourtant, il faut rappeler que son objectif est de lever le dernier verrou et de donner les garanties nécessaires pour la tenue des pourparlers inclusifs entre le pouvoir malien et les groupes armés. Cependant, l’échec de cette initiative bien avant sa concrétisation est dans tous les esprits. D’ailleurs, il semblerait que ces équations ont été à la base du retard de la clôture des travaux car la mouture de la déclaration finale a été plusieurs fois revue afin d’y intégrer tous ces aspects. Pour l’essentiel, il faut savoir que l’implication de ces pays ainsi que de la communauté internationale a été saluée en faveur du retour de la paix et de la stabilité au nord du Mali.

 Les participants ont également souligné la nécessité de réunir les ” conditions favorables à un accord inclusif ” inter-maliens au Mali devant fournir les garanties d’une paix durable et définitive. La partie algérienne a fait état de la prochaine étape dont l’objectif est de “parvenir rapidement au lancement du dialogue visant à préserver l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali et à contrôler son unité nationale“.

 A ce sujet, il convient de préciser qu’une concertation et une coordination entre les pays afin de parachever la prise en charge des questions préliminaires dans un délai de deux mois sont nécessaires.  A ce titre, les participants se sont engagés à “convaincre à travers des actions appropriées les mouvements armés concernés à prendre part aux discussions exploratoires engagées à Alger”.

 En résumé, l’Algérie a été mandatée pour convaincre les différents groupes armés maliens à accepter le principe du dialogue dans la perspective d’une négociation au Mali avec les autorités maliennes, à travers un négociateur que le président Ibrahim Boubacar Keita vient de désigner en l’occurrence l’ancien premier ministre, Modibo Kéita. Les participants ont tenu à signaler que cette réunion s’inscrit dans le cadre de l’accord de Ouaga. Pour sa part, le ministre Zahbi Ould Sidi Mohamed a insisté sur les principes défendus par le gouvernement du Mali à savoir l’intégrité territoriale, la laïcité et la stabilité régionale, qui s’inscrivent, dit-il, dans la même logique que défend le G5 et toutes les autres initiatives de Nouakchott, de Ouagadougou, engagées dans le cadre de la sécurité et de la stabilité sahélo-sahélienne.

Avant de marteler “il n’y a ni contradiction ni compétition, mais une complémentarité dans les actions”. Reste à savoir maintenant si toutes ces initiatives pourront véritablement aboutir à un accord de paix définitif. Rien n’est moins sûr, lorsqu’on sait les positions très confuses de certains groupes armés qui n’hésiteront pas à brandir d’autres revendications aussi surréalistes les unes que les autres.

Massiré DIOP

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3 COMMENTAIRES

  1. Dans une 2eme phase de stabilisation des regions Sahelienne,il faut mettre en branle un processus de transformation du Sahara.Ce Programme aura des aspects communs:Trouver des partenaires strategiques qui se joignent aux Etats non seulement pour exploiter les ressources du sous-sol mais pour valoriser optimalement ces ressources dans les pays en assistant au developpement des infrastructiures essentielles.La Mauritanie,le Mali,l’Algerie,le Bourkina-Faso,le Niger, le Nigeria le Tchad doivent etre relies par des routes a grande circulation et par le transport ferroviaire.
    L’interconnexion electrique approvisionnee par des centrales a gas construites aupres des mines de petroles apporteront l’energie aux villes et agglomerations ainsi qu’aux usines.L’extraction des eaux souterraines et une agriculture du Sahel pour produire du ble dur et une gamme defruits.L’exploitation judicieuse du petrole et du gas devront financer tout ce programme et lier le sahel aux autres regions du SUD.

  2. La France s’est positionnee pour influer sur la situation au Sahara.
    Il faut changer cette donnee.Les Etats Saheliens devraient mettre en place un systeme de defence qui se passe de la presence militaire intempestive sur leur territoire.Une formation militaire superieure a celle des rebelles et des armes plus dissuacives.Et surtout posseder
    au total des avions et des helicopteres d’observation et de combat
    pour detruire rapidement toute velleite de rebellion.En second lieu,
    Meme si les hommes du MNLA viennent a la table de negociation et qu’ils signent un accord de paix,ils ne tarderont pas a prendre les armes.Ils n’ont aucun argument de poids pour soutenir leur reclamation.Mais ils trouveront des allies en Europe qui ne respectent le droit international car ils se placent au-dessus de lui.En outre ,la rebellion pour ces rebelles MNLA c’est un mode superieur de vie.La solution de paix est donc leur elimination prealable et les pourparlers inclusifs avec les autres groupes.

  3. Militarisation accrue du Sahel et déstabilisation de l’Algérie
    Par Seraghani Laid
    Mondialisation.ca, 25 avril 2014
    cameroonvoice.com
    ….
    Extrait
    Le rêve français d’un grand état saharien
    Pour avoir le prétexte d’intervenir en Afrique pour tantôt rétablir l’ordre constitutionnel tantôt pour des raisons humanitaires, la France crée des tensions entre groupes inter-ethniques. Bafouant sans cesse le droit international et piétinant la souveraineté des Etats, elle rêve d’un grand Etat au Sahara qui lui serait entièrement soumis économiquement et politiquement. Toutes les initiatives pour le règlement des conflits par le dialogue sont vite détruites par la France néocolonialiste.
    Sarkozy n’avait-il pas dégommé l’accord signé à Tamanrasset le 6 janvier 1991 sous l’égide de l’Algérie entre le gouvernement malien et le Mouvement National de Libération des Azawade en vertu duquel une autonomie est accordée aux trois régions du nord du Mali « qui géreront leurs affaires régionales et locales par le bais de leurs représentants selon un statut particulier consacré par la loi » (7) en affirmant vouloir « travailler avec les Touaregs pour voir comment ils peuvent avoir un minimum d’autonomie »? (8). Pour la France cet accord torpillait le rêve de création de l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (9) « cette chose étrange qui s’appelait OCRS, une machinerie juridique à travers laquelle la France avait espéré maintenir une souveraineté sur le Sahara ». (10)
    ……….
    7- Le Monde du 13 avril 2012.
    8- Alter Info du 8 décembre 2012.
    9- Cette organisation consistait à rassembler les régions sahariennes d’Algérie, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad. En 1962, l’Algérie a empêché la réalisation de ce projet et le contrôle de la bande saharo-sahélienne riche en minerais stratégiques pour l’Occident.
    10-Terrain N° 38 mars 1997 Miroir du colonialisme « Charles de Foucault rencontres et malentendus ».

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