Echaudés par la montée de la violence terroriste dans leur région, les quatre pays du Sahel (Mali, Algérie, Niger et Mauritanie) organisent la réplique. Leurs ministres des affaires étrangères se sont réunis, vendredi, à Bamako. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubèye Maïga, a suggéré la mobilisation dans la lutte contre le terrorisme de 25.000 à 75.000 hommes dans les dix huit à venir.
Il a également appelé au «renforcement de la coopération frontalière pour répondre au double objectif de la sécurité et du développement», selon les propos rapportés par les agences de presse. «Plus que jamais, nos peuples et nos pays sont exposés à la menace terroriste, l’existence d’armes lourdes en errance, la persistance du trafic de drogue, le recours à la prise d’otages», a, de son coté déclaré le chef de la diplomatie malienne, Soumeylou Boubèye Maïga. Ce dernier a même tenté, dès le départ, de faire des propositions «concrètes». «Nos pays devraient former et mobiliser dans les dix-huit prochains mois des effectifs de 25.000 à 75.000 hommes dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale», a-t-il suggéré. Sauf que ce «rêve» du ministre malien n’est pas facile à réaliser dans une région qui compte les pays les plus pauvres au monde -exception faite de l’Algérie. Chose qui compliquera la situation d’une zone infestée par les terroristes. Cette option de conjuguer la sécurité au développement a été adoptée par les ministres des affaires étrangères des 4 pays réunis à Alger à la fin de l’année dernière. Sauf qu’en vue de la situation interne à chaque pays, les choses ne sont pas du tout faciles. Pour afficher sa bonne intention, l’Algérie a déjà mis la main à la poche. Alger a fait don, jeudi dernier, d’un montant de 10 millions de dollars pour la construction d’infrastructures de base dans les zones du nord, frontalières avec l’Algérie.
Une démarche similaire sera adoptée avec les deux autres pays de la région, le Niger et la Mauritanie qui connaissent, eux aussi, des difficultés économiques endémiques. Les aides de l’Algérie aux pays du Sahel ne se limitent pas uniquement à l’argent. Notre pays a fait don de matériel militaire lourd aux pays de la zone du Sahel. Ceci en plus de la formation que l’ANP dispense au profit des soldats de ces pays. Cette réunion des ministres des affaires étrangères des quatre pays du Sahel intervient dans un contexte particulier marqué essentiellement par la reprise des activités terroristes dans la région et les fâcheuses conséquences que pourra engendrer la crise libyenne. De plus en plus d’armes -parfois lourdes- proviennent du pays d’El-Gueddafi, en pleine guerre civiles depuis plus de 4 mois.
Au terme de cette journée de travaux, les ministres ont annoncé deux décisions. La première concerne les rapports avec les partenaires extrarégionaux, essentiellement les États-Unis, la France, La Grande Bretagne et la Russie. L’Algérie a été chargée d’organiser, au cours du troisième trimestre de 2011, une rencontre entre les partenaires et les pays du champ. Deuxième annonce : l’institutionnalisation de cette concertation au niveau des chefs de la diplomatie. La périodicité retenue est semestrielle et Nouakchott devra abriter la prochaine réunion au cours de décembre 2011.