RETROSPECTIVE : La Fantomatique indépendance de l’AZAWAD

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L’Adrar des Ifoghas fait l’objet d’une aspiration à l’autonomie depuis 1958   époque à laquelle il était encore sous administration française. Après l’indépendance du Mali en 1960, cette aspiration a pris la forme de « rébellions touarègues » cycliques. La dernière en date est celle de 2012 où une nouvelle insurrection est déclenchée par le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) qui réclame l’indépendance cette fois-ci l’intégralité des trois régions du nord du Mali (Kidal, de Tombouctou et de Gao) sous l’appellation d’Azawad. Un nom à l’origine qui ne recouvre qu’une bande de terre de pâturage comprise entre Araouane et Taoudenit. Cette énième insurrection est menée dans un premier temps conjointement puis séparément avec le mouvement salafiste Ansar Dine, qui veut imposer la charia, et l’organisation terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Ainsi en mars 2012, un coup d’État militaire renverse à Bamako le président ATT, ce qui précipita la désorganisation de l’armée et aboutit à son désengagement des régions du nord et à  l’occupation de cette partie par le MNLA et les mouvements islamistes.

A la surprise générale le 6 avril 2012, le MNLA proclame fantasmatiquement et unilatéralement une pseudo indépendance de l’État dit de l’Azawad. Cette « prétendue déclaration d’indépendance » sera immédiatement rejetée par l’Union africaine et par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et ne sera pas reconnue par la communauté internationale parce que pour qu’il y ait Etat, il faut trois choses : un territoire, une population, une autorité. Ainsi, le MNLA renonce à leur indépendance, le 14 février 2013.

Le 26 mai 2012, après trois semaines de négociation inter mouvements à Gao, le MNLA annonce sa fusion avec le groupe islamiste d’Ansar Dine. Les deux mouvements annoncèrent être parvenus à un accord pour déclarer l’Azawad État indépendant. Ils devaient par ailleurs constituer une armée commune chargée de sécuriser le territoire dit du peuple de l’Azawad « dans toute sa diversité ». À Gao et Tombouctou, le 25 mai au soir de la signature, l’accord a été accueilli par des tirs en l’air.

Ainsi le MNLA et Ansar Dine mettaient leurs forces en commun pour former le Conseil transitoire de l’État islamique de l’Azawad. « Le mouvement Ansar Dine et le MNLA proclamèrent leur autodissolution dans l’Azawad. Les deux mouvements créèrent le Conseil transitoire de l’État islamique de l’Azawad », selon le protocole d’accord entre le mouvement indépendantiste et le groupe islamiste.

Cependant, le 29 mai 2012, le MNLA exprime son désaccord, le document final ayant été modifié après la signature. Le différend portait notamment sur l’ajout à l’insu du MNLA de l’application de la « charia » dans le nouvel Azawad. Le 1er juin, il dénonce ledit accord au nom de sa « ligne résolument laïque ».

Le 7 juin, le MNLA dévoile son Conseil transitoire de l’État de l’Azawad (CTEA) formé de 28 membres et ayant comme président Bilal Ag Acherif. Que renferme le mot AZAWAD : L’Azawad, également orthographié Azaouad ou Azaouâd (ⴰⵣⴰⵓⴷ en tifinagh, ﺩ ﺍ ﻭ ﺯ ﺃ en arabe), est un lopin de terre perdue presque entièrement désertique situé dans le nord du Mali recouvrant des zones saharienne et sahélienne. Aucun État n’a reconnu cette revendication et le territoire est le plus souvent appelé « Nord du Mali », « Mali du Nord » ou encore par anglicisme « Nord-Mali ». Le mot azawad est un mot signifiant « zone de pâturage » et dérive du mot tamasheq Azawagh.

                                                                                                   Youssouf Sissoko

                                                                                        Youssoufjournalinfosept.com

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