Les Ifogas sont, visiblement, les seuls à ne pouvoir supporter la présence de l’armée malienne dans la région de Kidal. Ils souhaitent que la région redevienne un no man’s land où les trafics en tout genre (arme, drogue marchandises) seraient permis. Et, ils ne manquent pas d’arguments pour exiger le retrait pur et simple de l’armée de leur région. Mais seront-ils entendus par le président ATT ?
Au nord Mali, l’armée malienne se serait rendue coupable d’exactions et d’humiliations diverses, toutes commises sur une et seule frange de la population, les Ifogas. L’auteur de cette révélation est un colonel de l’armée malienne. Chef adjoint du commandement militaire de la région de Kidal. Hassan Fagaga, puisque c’est de lui qu’il s’agit s’est donné la peine d’informer le président ATT par correspondance en date de juin 2010. Le chef adjoint de la zone militaire de Kidal ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il a aussi informé les partenaires du Mali sur cette situation qu’il considère comme inacceptable.
En conséquence, le colonel Fagaga remet sur le tapis cette ancienne exigence des radicaux Ifogas, à savoir le retrait pur et simple de l’armée malienne de la région de Kidal. Retrait de l’armée, au motif qu’elle commettrait des exactions sur la population. Avant lui, c’est le chef suprême des Ifogas qui avait saisi le président ATT sur la même question. Ce colonel de l’armée malienne n’est certainement pas sans savoir qu’il n’est pas l’unique habitant de cette vaste zone et que, ses propos à lui seul ne suffiront pour convaincre. Alors, il parle au nom de l’Alliance du 23 mai pour le changement, celle-là même qui avait ouvert les hostilités, -justement un certain 23 mai- pour une rébellion touarègue, la troisième du genre en 2006. Une alliance au sein de laquelle Fagaga ne rappelle ni son rôle ni ses responsabilités. Mais, en fait de dénonciation d’une situation, c’est une véritable déclaration de guerre. Comprendra qui pourra, à commencer par le président ATT lui-même qui n’a encore pas, à ce jour, réagit à la missive de frère d’arme.
Le prétexte des exactions dont se rendrait coupable l’armée malienne a été suffisamment mis en avant par un groupe dont le seul combat est de faire du Nord Mali un no man’s land. Une zone où tout deviendra possible en tout temps: trafic en tout genre (arme, drogue, marchandises) et enlèvements. Et c’est le colonel Fagaga lui-même qui cite le nom de ces individus (les Ifogas) agacés par la présence des forces armées maliennes dans la région de Kidal.
Belco TAMBOURA