L’invasion des régions du nord par des rebelles touareg et islamistes radicaux venus de tous les horizons, a contribué à un bouleversement total de l’Administration d’Etat. Les infrastructures de l’autorité, ont été transformées, du coup, en des sanctuaires servant de lieux de tortures des paisibles populations. D’autres bâtiments ont purement été saccagés. Les agents de l’Etats, forcés à l’abandon, ont dû se replier vers le sud. Malgré tout, certains ont eu le courage et le sacrifice de rester sur leur base avec toutes les difficultés existantes.
Durant l’occupation, ces fonctionnaires ont, de près ou de loin, pu constater la dégradation des installations. Il a fallu l’intervention militaire de la communauté internationale, appuyée par les forces de défense nationale, pour mettre en déroute les forces du mal. A la faveur de cette action, des projets et programmes ont vite été initiés pour le retour des populations et de l’administration. Malgré de gros efforts consentis dans le processus par l’Etat et les partenaires techniques et financiers, l’équation reste de plus en plus préoccupante.
Aujourd’hui, le déploiement des agents du service public laisse à désirer. Le problème se situe non seulement au niveau de la sécurité, mais aussi au niveau de la mise à disposition de meilleur cadre de vie. Sur le terrain, le personnel du commandement de l’intérieur, notamment, les gouverneurs, préfets et sous préfets, manque énormément de quoi faire face à leur mission. Il est incontestable pour la relance des actions de la reconstruction des régions du nord, que de gros efforts supplémentaires et permanents, soient mis en œuvre pour la sortie de crise durable. Une véritable équation à plusieurs inconnus. Dans cette optique, les départements de l’Intérieur et de la Sécurité, et de la Décentralisation et de la Politique de la Ville, sont interpellés.
De toutes les analyses, il est indispensable de renforcer les mécanismes de sécurité dans ces zones pour favoriser la libre circulation des Agents publics et aussi les personnes et leurs biens. La problématique de la réconciliation nationale, ne peut aboutir à des résultats meilleurs sans l’implication de l’administration. Leur rôle est incontournable dans le processus du dialogue inclusif qui doit impliquer toutes les composantes du nord. La mobilisation et la sensibilisation des populations dans le cadre de l’instauration d’un climat de paix durable, nécessitent la ferme détermination des agents de l’Administration.
Cela ne pourrait être une réalité tant que le moyens ne sont pas débloqués pour que cette administration puisse accomplir véritablement sa mission.
Jean GOITA