Retour des déplacés du nord : Environ 14.400 personnes déjà rentrées

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Le bureau de la coordination des affaires humanitaires des nations unies a reçu pour la première fois la presse pour échanger autour des questions humanitaires de notre pays en cette période de crise.

 

Elèves déplacés (photo archives)
Elèves déplacés (photo archives)

Une rencontre qui sera désormais mensuelle selon lesdits du coordinateur humanitaire des nations unies au Mali M. Aurélien Agbenonci. C’était dans les locaux du bureau de la coordination des affaires humanitaires(OCHA) sis à Badalabougou-Est.
Avec la presse,  M. Aurélien Agbenonci a bien voulu discuter autour de six (6) thèmes essentiels : «l’accès humanitaire», «la situation alimentaire», «l’ouverture des classes», «l’épidémie de rougeole» qui guette, «les personnes déplacées internes et externes», et «la mobilisation des fonds».
S’exprimant sur la situation humanitaire, le responsable des affaires humanitaire, a fait comprendre que la situation sécuritaire  dans le nord reste marquée par des attaques dans certaines localités ou sur des routes, la présence de munitions non-explosées et divers actes de violence, empêchent les humanitaires de faire leur travail convenablement.
Toutefois, ils mènent  des activités dans les trois régions du nord (Gao, Tombouctou, Kidal) malgré les conditions d’accès toujours limitées. Les ONG font preuve de prudence, dans le reste du pays les activités se poursuivent sans problème d’ordre sécuritaire
En ce qui concerne les régions du nord dont l’accès reste un peu difficile. «Il faut retenir que dans la création de la MINUSMA, votée par le conseil de sécurité des nations unies le 25 avril dernier, il a tenu compte de l’aspect humanitaire. En marge de ses autres responsabilités, la MINUSMA doit aussi soutenir l’action humanitaire en  contribuant à mettre en place les conditions de sécurités indispensables à l’acheminement sûr de l’aide humanitaire sous la direction de civils conformément aux principes humanitaires, et au retour librement consenti des déplacés et des refugiés en coordination étroite avec les acteurs humanitaires», a-t-il précisé.
Parlant de la situation alimentaire, le représentant des nations unies a attiré l’attention sur la dégradation de la situation alimentaire qui reste une préoccupation en ce début de période de soudure.
La situation alimentaire  actuelle dans les régions du nord (Gao, Tombouctou et Kidal) est en phase de crise «IPC3» qui signifie qu’au moins un ménage sur cinq fait face à un manque  sévère de nourriture. La situation dans les districts de Tessalit et Abeibara (région de Kidal) a atteint la phase d’urgence «IPC4» où au moins un ménage  sur cinq  fait face à un manque extrême de nourriture. Il est donc essentiel de leur apporter au plus vite une assistance alimentaire.
Comme réponse à ces problèmes, le responsable de l’OCHA a fait savoir qu’en fin mars le PAM (programme alimentaire mondial) et ses partenaires avaient assisté plus de 337.200 bénéficiaires (affectés par le conflit dans le nord, les personnes déplacées, les ménages d’accueil et les communautés vulnérables).
A coté de cela, il faut remarquer une hausse des cas de prostitution au sein de la population déplacée dans les centres urbains comme Gao, Ségou, et Mopti, elle est attribuée aux conditions de vie précaire et au coût élevé de la vie.
Dans le domaine de l’éducation le danger constitue toujours la présence des mines, mais  la sensibilisation aux dangers des munitions non explosées (uxo) peut aider à empêcher que des enfants et des adultes ne soient mutilés ou tués par de tels engins dans les régions de Gao et Tombouctou où 385 écoles sont fonctionnelles sur un total 1030,soit environ 37% des écoles.
Elles accueillent plus de 86.000 élèves sur un nombre total d’élèves estimés à 200.000. Cependant, dans la région de Kidal aucune école n’est fonctionnelle, le nombre d’enfants en âges d’être scolarisés est estimé a environ 6.000.
Sur la santé, une maladie a particulièrement attirée l’attention des humanitaires, il s’agit de l’épidémie de la rougeole. Selon Aurélien Agbenonci, cette maladie aurait touché les régions de Gao et Kidal, or la rougeole fait partie des maladies  qui peuvent être évitées grâce à la vaccination, aussi dit-il qu’avec l’approche de la saison des pluies, il est à craindre l’apparition du choléra surtout avec la précarité des conditions sanitaires, d’hygiènes et d’assainissement. Il a rassuré que les humanitaires continuent le plaidoyer et les actions de réponses pour une meilleure protection  des civils.
En ce qui concerne les personnes déplacées, il a révélé que le nombre total était estimé à environ 475.000, parmi lesquels 174.129 réfugiés repartis entre la Mauritanie, le Niger, et le Burkina Faso.
Le nombre des déplacés internes est estimé  à 300.783. La bonne nouvelle est qu’au jour du 8 mai 2013 ,14.400 de ces déplacés et refugiés  ont effectué leur retour au bercail. Il faut aussi noter que l’absence des services sociaux de base, de l’insécurité et des possibilités économiques très limitées dans le nord constituent un frein au retour du plus grand nombre des refugiés et des déplacés.
C’est avec beaucoup d’amertumes que le coordinateur des affaires humanitaires  a déploré, la lenteur de la communauté  internationale à plus d’aide pour que les ONG puissent faire leur travail. Les fonds mobilisés sont estimés à environ 28% des ressources recherchées, alors que les besoins humanitaires augmentent et sont de plus en plus urgents  A ce jour ,112 millions de dollars US ont été reçus sur un appel humanitaire global de 409 millions de dollars US.
Cette rencontre a été saluée, pour sa juste valeur par l’ensemble de la presse, qui a pour devoir de relayer ces informations et c’est pourquoi  ils ont posé un nombre important de questions pour plus de compréhension auxquelles le coordinateur a bien répondu sans langue de bois.
Issa KABA

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