Les Touaregs, partis du nord malien par centaines, pour combattre au service du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi sont de retour au pays. Armés et expérimentés, leur présence suscite l’inquiétude et représente une « menace »pour les pays du Sahel.
C’est la plus grande inquiétude aujourd’hui, le retour de ces militaires ayant pour la plupart combattu au sein des troupes de Kadhafi. Non seulement parmi ces centaines, il y a des ex-rebelles touaregs revenus du front, mais aussi des Touaregs maliens qui avaient obtenu la nationalité libyenne. Ils étaient intégrés dans l’armée régulière libyenne, et leur retour est un danger pour la région. Ils sont estimés à plus de 2.000, membres de troupes d’élite. Il faut craindre une déstabilisation de tout le Sahel avec cette nouvelle donne. Les Etats comme le Mali et le Niger ne sont pas préparés à faire face à cette situation. On ne peut pas empêcher (ces ex-combattants) de rentrer dans leur pays d’origine. On ne peut pas non plus les laisser prendre le contrôle du Sahara aussi.
C’est devenu un véritable cauchemar pour les habitants de ces régions qui craignent pour leur sécurité, car le retour massif de ces ex combattants met de facto les villes où résideront ces derniers en alerte de danger, car armé, le banditisme va se développer et les vols seront monnaies courantes.
Selon Rfi c’est plus d’une soixantaine de véhicules chargés de combattants libyens d’origine malienne qui sont arrivés dans le désert malien, le samedi 15 octobre 2011, en provenance de Libye via la frontière nigérienne. Des centaines d’hommes, des touaregs pour la plupart et armés, sont ainsi de retour au Nord-Mali. Parmi eux, des commandants et un colonel. Dans le convoi qui est arrivé, il y a plus de 400 combattants. La plupart sont des Maliens qui avaient pris la nationalité libyenne. Ils combattaient aux côtés des troupes de Kadhafi. Aujourd’hui, Ils sont revenus dans leur pays d’origine avec armes et bagages. Parmi eux, des officiers avec grade de commandant, mais aussi un colonel, le colonel Mohamed Bachir. Quasiment tous ces hommes en armes de retour sont des touaregs, essentiellement de trois tribus du Nord-Mali: les Iforas, les Chamanamas, et les Imrades. Toujours selon Rfi dès leur arrivée, le groupe de plus de 400 combattants s’est scindé en deux. Certains ont pris la direction du grand désert, en jouant un peu aux électrons libres, d’où le danger. Par contre, un comité d’accueil, attendait les militaires de la tribu des Imrades. Ces derniers sont les plus nombreux du groupe, ils occupaient ainsi 50 des 78 véhicules. Et à l’initiative des cadres civils et militaires maliens de la même tribu, un site de cantonnement a été aménagé pour eux, dans la localité de Takallote, située à 35 kilomètre de Kidal. Sur place, tentes, couvertures et vivres les attendaient.
« Ces soldats veulent la paix, la tranquillité pour le Mali », explique un cadre civil influent dans la région. Reste à organiser leur désarmement, leur avenir, leur réinsertion. Sur tous ces points, à commencer par leur retour, le gouvernement malien ne s’est pas encore exprimé. Le danger dans tout ça est la possession d’armes de guerre qu’ils ont à leur portée. Venus presque bredouille de leur sale mission, si le gouvernement reste inactif quant à la réinsertion de ces derniers, ils constitueront un gros danger pour toute la région du septentrion surtout que Al Qaida au Magreb islamique est déjà présent dans la zone. Danger parce que ces hommes qui pour la plupart ne connaissent que le langage des armes seront même une menace pour les habitants des zones d’accueil. Déjà avec l’attaque du camp de la gendarmerie de Kidal la semaine dernière, où les malfrats ont emporté des armes, n’est pas un bon signe et le gouvernement doit rapidement s’atteler à prendre des mesures et dispositions idoines, surtout le président de la république s’il tient vraiment à son PSPSDN.
Paul N’guessan