Retour à l’intégrité territoriale du Mali : Jeux puérils des « négociables »

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A table  au Burkina  depuis bientôt un mois, les pourparlers entre le médiateur dans la crise malienne, Blaise Compaoré et les extrémistes-séparatistes (An Sardine et MNLA),  n’ont bougé d’un iota. Envisager pour démarquer les deux mouvements de ceux jugés narcotrafiquants pour faciliter la reconquête militaire des territoires occupés, les propos qui découlent de la médiation n’affichent que de jeux de positionnement et de mots pour faire perdre le temps : An Sardine contre le terrorisme, mais pour la charia ; MNLA  plus pour  l’indépendance, mais pour l’autodétermination.

Des islamistes du groupe terroriste d’Ansar eddine au Mali. © AFP

L’option politique dans la résolution de la crise malienne reste sans espoir. Les deux mouvements jugés fréquentables parmi ceux qui  édictent leur loi dans les territoires occupés(le nord et Douentza), n’ont pas bougé de leur ligne de départ : l’application de la charia au Mali pour An Sardine et l’indépendance pour le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad.

Premier à  répondre oui à la proposition de dialogue du médiateur dans la crise malienne, Blaise Compaoré, le MNLA (chassé du nord par les autres) dit avoir renoncé à l’indépendance et revendique à l’Etat malien l’autodétermination. Un jeu de mots tendant à dissocier  l’indépendance de l’autodétermination  qui, signifient tous la liberté, responsabilité. Dans un pays où la décentralisation se manifeste dans toutes les régions.  Plus d’autodétermination que cela ?

An Sardine, qu’est le second mouvement, avait fait une déclaration à l’endroit de la CEDEAO et de la communauté internationale pour un rejet du terrorisme dans toutes ses dimensions. Mais ce n’est pas là la question. Quant on sait que c’est l’application intégrale de la charia qui est le problème cuisant. Pour ça, le porte-parole d’An Sardine, Mohamed  Ag, clame sur les antennes de RFI, samedi dernier, qu’ils ne peuvent pas combattre contre l’islam, mais contre le terrorisme. Ce qui veut dire qu’il n’est pas prêt (An Sardine) à combattre le Mouvement pour l’Unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest(MUJAO)  et ses suites qui sont dans cette logique (la charia).

La négociation confirme ses limites ? En tout cas rien n’est toujours clair et rien n’a bougé dans l’option politique.

Raison de la méfiance ?

Cette option politique avait été confirmée par tous, le Mali, les organisations africaines et internationales, les pays du champ. Mais semble être faite avec réserve, quant on tient compte des efforts fournis pour l’option militaire, après la résolution 2071 du conseil de sécurité de l’ONU.  A savoir,  la réunion du groupe de contact et de suivi dans la crise du Mali, le 19 octobre dernier, pour  la définition d’un cadre stratégique ; la réunion des experts, le 29 octobre pour l’élaboration des conditions de déploiement des forces militaires ; la rencontre des chefs d’Etat Major, le mardi 06 pour l’étude et la validation du plan. Une dernière rencontre au Mali qui définit la revue à la hausse  du  nombre de troupes dans l’intervention militaire et une probable participation des militaires hors espace CEDEAO.  Cela a été confirmé, le samedi 10 novembre, lors de la réunion des ministres de la défense et des Affaires Etrangères des pays membres de  la CEDEAO à Abuja  et validé le  dimanche 11 novembre lors de la réunion des chefs d’Etat de la CEDEAO. Le dernier nombre  officialisé  est désormais de 3. 300 hommes au lieu de 3.200.

Ce nouveau chiffre qui déterminerait l’adhésion  avec la probable contribution militaire des pays hors espace CEDEAO pourrait interpréter  l’attente à un tel résultat qui résulte des pourparlers pour la négociation entre Blaise et les groupements An Sardine MNLA.

Le Mali quant à lui, au regard de l’avancement des choses, semblait aussi douteux d’un résultat satisfaisant  de l’option politique. Pour preuve. Aucune commission n’est encore mise en place pour un probable dialogue avec An Sardine et MNLA. Et le ministre des Affaires Etrangères du Mali, lors de sa conférence de presse consacrée sur le bilan des efforts consentis par le Mali pour la résolution du problème, a réfuté  les rumeurs d’une rencontre avec An Sardine lors de son dernier voyage au Burkina-Faso. En plus de cela, il dira que l’intégrité territoriale du Mali n’est pas négociable. Un contre poids aux intentions indépendantistes et l’application de la charia. Qui dit mieux ? L’histoire nous édifiera.

Boubacar Yalkoué

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