Les choses n’avancent pas dans les négociations entre le gouvernement et les bandits armés dont une partie participe aux négociations pour le retour de l’administration au nord et le cantonnement des combattants rebelles. Selon de sources concordantes, on évoque une division au sein du gouvernement concernant les concessions à faire.
Il y aurait désormais d’un côté les tenants de la ligne dure représentée par le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) soutenu par son ministre de la Réconciliation nationale Cheikh Oumar Diarrah que les diplomates en poste à Bamako désignent comme les “faucons” menés.
Face à eux, on présente des “colombes” présumées plus ouvertes au dialogue, parmi lesquelles figure le ministre de la Défense et des Anciens combattants Soumeylou Boubèye Maïga. Selon le journal français “Le Figaro”, un cadre du ministère de la Défense a dit qu’”IBK joue le pourrissement parce qu’il ne veut pas prendre position. Ce n’est pas le moment, vis-à-vis de son électorat, de prendre des décisions durables”.
Division aussi du pouvoir français
Selon nos confrères de Jeune Afrique, à Paris aussi, les divergences de vue se multiplient entre les militaires, dont l’influence sur la politique africaine de la France ne cesse de s’accroître, et les diplomates, qui cachent difficilement leur irritation à ce sujet surtout sur la question du président malien et de la rébellion touarègue. Explications.
Le cas d’Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) est en effet particulièrement conflictuel à Paris. Depuis plusieurs semaines, l’entourage de Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, reproche au nouveau président malien de ne rien faire pour imposer la paix dans le Nord du pays et de se montrer trop intransigeant avec les groupes rebelles touaregs – qui ont toujours eu la cote auprès des militaires français.
La lecture des événements est différente au Quai d’Orsay, à l’ambassade de France à Bamako et même à l’Elysée, où les “hommes bleus” ne sont pas autant idéalisés. “Cela ne fait que six mois qu’IBK est là, il ne peut pas tout changer d’un coup, relativise un diplomate. Sur le problème touareg, il fait ce qu’il peut, mais il pâtit de la lutte d’influence que se livrent les voisins du Mali et de l’absence d’unité entre les groupes rebelles”.
Même son de cloche à la Cellule africaine de l’Elysée, où l’on rappelle que l’entretien du 27 février à Abuja entre François Hollande et IBK a été fort cordial. Le président français n’a paraît-il “rien à reprocher” à son homologue malien. Tout cela ne fait que l’affaire du MNLA qui s’est exclu des négociations.
Y. C.