Résolution de la crise du Nord du Mali : Guinna Dogo prend langue avec les parties prenantes

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«Voire une fois, vaut mieux qu’entendre dix fois». Faisant sienne cette assertion, l’Association Guinna Dogon a organisé du 4 au 13 septembre 2012 une importante mission dans le septentrion de notre pays, notamment à Gao, Tombouctou et Kidal sous occupation des groupes armés. Conduite par son président Mamadou Togo, cette mission, avec comme arme le cousinage à plaisanterie, s’inscrit dans le cadre de l’effort de la résolution de la double crise politico-sécuritaire  qui secoue notre pays.

Association Guinna Dogon

Ces missionnaires de Guinna Dogon étaient face à la presse le 15 septembre 2012 à la Maison de la Presse. Objectif : restituer aux journalistes les résultats de leur tournée. Animée par Mamadou Togo, épaulé par Modibo Kadjoké, Secrétaire général adjoint et les autres membres, cette conférence de presse a enregistré la présence d’éminentes personnalités dont Tiébilé Dramé, président du PARENA.

Sur initiative personnelle, la délégation de l’Association culturelle Guinna Dogon, composée de Mamadou Togo, Modibo Kadjoké, Madani Tolo et Aly Témé, a décidé de parcourir plus de 3568 kilomètres pour rendre visite à leurs «cousins» (Sonrhaï, Tamasheq et Arabe) du Nord du Mali. Il s’agissait pour eux de leur manifester l’amitié, la solidarité et la fraternité des Dogons ; de s’enquérir de leur situation ; de s’entretenir avec les différentes parties prenantes ; et de se mettre à leur disposition pour recueillir leurs doléances allant dans le sens du règlement pacifique de la crise.

Selon les conférenciers, dans toutes les localités visitées, le constat est le même : «Les seuls services publics qui fonctionnent sont la Santé, l’Eau et Energie, tous les autres sont absents. L’économie est au ralenti, le coût de la vie n’est pas élevé, mais les populations souffrent énormément. Le niveau de paupérisation est donc considérable. Les populations veulent être libérées, mais veulent qu’on privilégie le dialogue. Dans leur majorité, elles préfèrent le dialogue et la concertation (un dialogue direct avec les occupants et le pouvoir central, avec l’implication des populations locale), la guerre étant l’option ultime. Elles sollicitent aussi retour des structures chargées des services sociaux de base, des ONG… A Gao et Tombouctou, les écoles s’organisent pour les examens nationaux sur la base des programmes nationaux. Le seul changement est l’organisation dans les salles de classe : les rangées ne sont pas mixtes pour ce qui concerne le genre».

Le clou de cette mission aura été Kidal, plus précisément à Anefis où elle a rencontré le chef d’Ançar Dine, Iyad Aghaly qui, à en croire le président de Guinna Dogon, Mamadou Togo, n’est pas pour la partition du pays, mais pour l’application stricte de la charia. «On doit faire appliquer la charia partout dans le monde entier. Le monde doit être dirigé par des hommes proches de Dieu. Les chefs doivent être de fervents croyants musulmans pour sauver les autres», estime Iyad Aghaly, se disant investi d’une mission divine.

En attendant de présenter le rapport de sa mission à nos plus hautes autorités, Guinna Dogon invite le pouvoir central à engager un dialogue direct avec les occupants en vue de la restauration de la paix, de la cohésion sociale et de l’intégrité territoriale. Car, précise Mamadou Togo, «quand deux personnes sont en conflit et ne se parlent pas, il est difficile de se comprendre».

Basile ESSO

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