Quatre ans après l’éclatement du conflit et trois ans après la reprise de la partie septentrionale du Mali, la violence perdure dans cette zone semant la terreur et la désolation chez les populations. Une situation qui n’est pas de nature à favoriser le retour des nombreux déplacés et des réfugiés.
Assassinats ciblés, représailles, attentats, mais aussi menaces, répression aveugle ou braquages, sans oublier les mines. Tel est aujourd’hui le triste lot quotidien des habitants du Nord du Mali, quatre ans après le déclenchement de la rébellion qui a favorisé l’invasion jihadiste. Une menace enrayée par l’Opération Serval, il y a trois ans. Force est de reconnaître que la situation est intenable et insoutenable pour les populations du nord du Mali. Et ce, malgré la présence des forces étrangères et maliennes.
Certes, les groupes jihadistes ont été chassés des villes, nombre de leurs combattants tués ou dispersés, et la plupart de leurs chefs liquidés. Un accord pour la paix et la réconciliation a été signé en 2015 entre le gouvernement malien et les principaux groupes armés. Malheureusement, les violences perdurent. Plus rares à Kidal, elles se multiplient à Ségou et Mopti. Quand elles disparaissent de Gao, elles réapparaissent à Tombouctou…
Après s’être terrés au pays ou exilés à l’étranger, les jihadistes sont revenus en force et leur pouvoir de nuisance est malheureusement intact. Pour preuve, ils l’ont démontré l’année dernière en menant des attaques spectaculaires, comme au Radisson Blu de Bamako en novembre ou contre des camps de la Minusma et de l’armée malienne.
En moins de trois ans, 83 Casques bleus sont tombés au Mali faisant ainsi de la Minusma l’une des plus périlleuses opérations de maintien de la paix de l’ONU. La mort rôde partout dans le septentrion. Tout comme, depuis une quinzaine de mois, dans ce qui constitua l’empire du Macina.
Selon un décompte de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme, plus de 200 attaques ont été enregistrées dans le nord et le centre du pays depuis début 2015, tuant près de 210 personnes, dont une majorité de civils. On déplore aussi de nombreux blessés. Ces attaques portent, le plus souvent, la signature de groupes classés comme terroristes par la communauté internationale. Mais, d’autres considérés comme ouverts au dialogue et donc fréquentables, ont également perpétré des attaques souvent meurtrières.
En tout cas, la crise qui sévit au nord du Mali avec son corollaire de mort, a trop duré. A quand la fin de ce calvaire marqué par des drames pour les populations du septentrion malien ?
«Ce n’est pas en tout cas pour bientôt», nous répond un géostratège. Il répond en connaissance de cause !
Aliou Touré