Résolution de la crise du Nord du Mali : Les victimes laissées pour compte !

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Tombouctou : La ville entre insécurité et obscurité

Après avoir déposé deux (2) plaintes auprès du tribunal de grande instance de la commune III de Bamako le 12 Novembre 2014 et le 06 Mars 2015, les organisations de défense des droits de l’homme crient à l’injustice et réclament justice pour les victimes. Elles dénoncent le non-respect des conventions  internationales que le Mali a ratifié. 

La crise politico-sécuritaire que le Mali a subi en janvier 2012 a eu des conséquences graves sur les droits de l’homme. De nombreux crimes sexuels ont été perpétrés pendant l’occupation des régions du Nord du Mali. En effet, malgré les plaintes, les enquêtes judiciaires n’ont connu aucune avancée significative  d’ailleurs  certains suspects ont été même  libérés. Ce qui est extrêmement lamentable voire inquiétant dans un Etat de droit et surtout quand on sait que l’Etat n’a  alloué aucun fond pour la prise en charge, psychologique, médicale et sociale des victimes.

A la faveur de la commémoration de la journée mondiale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, les responsables des organisations de défense des droits de l’homme ont plaidé vendredi dernier en faveur de la protection des droits des femmes et de leur prise en compte effective dans la résolution de la crise Malienne.

La prise en compte de ces droits est indispensable pour le retour à une paix durable et à l’Etat de droit, a estimé Moctar Mariko un des porte-paroles de l’association Malienne des droits de l’homme (AMDH), au cours d’une conférence de presse.

Ces organisations des droits humains ont exhorté les autorités politiques et judiciaires Maliennes à allouer des ressources suffisantes pour assurer la prise en charge intégrale et la fourniture de moyens de subsistances aux victimes des violences sexuelles liées au conflit dans le Nord du pays.

M.Mariko a plaidé pour ‘’le renforcement de capacités techniques et matérielles des magistrats traitant les dossiers à ces crimes pour leur permettre de mener en toute indépendance l’instruction judiciaire’’. Ces organisations encouragent et soutiennent la communauté internationale et plus précisément  la MINUSMA pour  appuyer la mise en place d’une commission d’enquête internationale, prévue dans l’article 46 de l’accord d’Alger, chargée de faire la lumière sur tous les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et autres violations graves des droits humains y compris les cas de viol.

‘’En dépit des plaintes pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité déposées par nos organisations le 12 Novembre 2014 et le 06 Mars 2015, et les dispositions de l’accord de paix en faveur de la protection des droits de l’homme dont l’application tarde à se concrétiser, aucune mesure significative n’a été prise en faveur des victimes de violences sexuelles’’ a regretté M. Mariko. Avant de renchérir qu’au total 113 plaintes dont 80 pour femmes et filles victimes en 2014 et en 2015, et 33 plaintes pour les victimes de crimes internationaux commis lors de l’occupation des régions de Tombouctou, Gao et Kidal.

Est-ce à dire que le régime est autant faible pour ne pas rendre justice aux victimes, cela ne nous étonne pas, car même les mandats internationaux lancés contre les leaders rebelles qui ont tué des centaines de maliens ont vu leurs mandats d’arrêts levés pour les permettre d’aller aux négociations d’ Alger et  Bamako. Les nombreuses plaintes déposées contre les violations des droits de l’homme  subiront le même sort en disparaissant dans les tiroirs de la justice. Les perdants dans ce jeu de plaisanterie, ce sont les victimes.

Seydou Diarra

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