Dans les coulisses de la visite du Président burkinabè, du 30 juin au 1er juillet au Mali, les billets de banque ont beaucoup circulé. Comme pour dire que la vraie motivation de sa visite était de faire adhérer les Maliens à sa médiation à travers la distribution de l’argent.
Comme l’atteste son accueil glacial par la population malienne, le Président du Burkina Faso Blaise Compaoré savait que sa médiation dans la résolution de la crise malienne était mal perçue par les Maliens. Il fallait donc user de subterfuges, y compris les moyens financiers.
Décidemment, le Président Compaoré connait le point faible de la plupart de nos compatriotes. Depuis les accords de Ouaga I et II, où la présidence du Burkina prenait en charge les «perdiems» de certains participants, Blaise Compaoré a su mesurer le goût que certains Maliens ont pour l’argent.
En effet, ces derniers temps, les médiateurs dans la crise malienne se multiplient et se neutralisent. Parmi ces nombreux médiateurs dont l’Algérie et le Maroc, le médiateur burkinabè est le plus contesté. Et pourtant, il compte bien rester en lice par la bénédiction de la Cedeao. Pour y parvenir, il se bat comme un beau diable. C’est ainsi qu’il a effectué une visite de charme au Mali avec des mallettes d’argent.
Selon certaines indiscrétions, avant d’aller voir ses compatriotes à l’Office du Niger, Blaise Compaoré a gracieusement offert des enveloppes contenant chacune 200.000FCFA à de nombreux leaders religieux et notabilités de Bamako.
Outre ces derniers, certains proches collaborateurs de la présidence de la République auraient aussi eu leur part de la «largesse» présidentielle. Chacun a eu une enveloppe à la dimension de son rang ou de son grade.
Aux dernières nouvelles, il nous revient que certains bénéficiaires du «philanthropisme» de Compaoré sont déjà en campagne pour embarquer le maximum de Maliens dans le «bateau» du président du Burkina Faso.
Oumar KONATE