Résolution 2085 de l’ONU : Des craintes à propos de l’action militaire

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Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité le jeudi 20 décembre 2012 une résolution autorisant le déploiement d’une force internationale au Mali pour un an. La résolution ne fixe pas cependant de calendrier précis pour le déclenchement d’une offensive contre les groupes islamistes extrémistes qui dictent leur loi sur les pauvres populations du nord de notre pays.

La résolution 2085 comporte un volet politique appelant Bamako à lancer un dialogue politique pour rétablir l’ordre constitutionnel et organiser l’élection présidentielle et des législatives en avril 2013. Elle invite aussi les autorités de la transition à engager des négociations crédibles avec les groupes présents dans le Nord qui se dissocieront des organisations terroristes dont Al-Qaïda au Maghreb islamique et le Mujao.

Cette résolution semble être approuvée par une grande partie de l’opinion publique nationale dans sa forme. Mais dans le fond plus d’un Malien ont des appréhensions sur le calendrier préconisé par certains responsables onusiens qui écarteraient toute éventualité d’action militaire au nord avant septembre 2013.

Assis devant la porte de sa concession, A. C. est un enseignant. Il approuve l’intervention militaire qui, selon lui, est devenue une nécessité. Cependant, attendre jusqu’en septembre pour lancer une offensive contre les apatrides qui pullulent le Nord n’est pas du tout son point de vue et il souhaite voir l’armée nationale engager les hostilités d’ici là.

« Le fait que le Conseil de sécurité ait autorisé le déploiement d’une force africaine dans notre pays pour chasser les groupes armés afin de nous permettre de retrouver l’intégrité de notre territoire est une bonne chose. Mais j’ai du mal à comprendre la raison qui pousse l’opinion internationale à traîner le pas. Aujourd’hui, nos parents du Nord souffrent dans leur chair et dans leur âme depuis plusieurs mois. Je pense que nul n’a le droit de laisser ces populations vivre l’enfer sous le joug des opportunistes et des mécréants qui sont en train de se servir de l’islam. Ceux qui parlent de négociation doivent savoir que le dialogue a montré ses limites sinon nous n’en serions pas là, car le Mali a de tout temps négocié avec ces irrédentistes. L’heure est enfin venue d’essayer l’option militaire », soutient-il.

Sur l’organisation d’élections, A. C. pense que cela peut permettre de neutraliser l’influence de l’ex-junte. « A mon avis l’organisation d’élections crédibles et transparentes sera pour nous un moyen de laisser sur la touche le fameux accord-cadre auquel le capitaine Sanogo s’accroche. Les nouvelles autorités qui seront issues de ces élections pourront dans ce cas exercer pleinement leurs fonctions », affirme-t-il.

Pour F. C., commerçant au Grand marché de Bamako, il serait mieux de régler ce problème du Nord de façon pacifique. « Quand la guerre commence, personne ne sait quand et où elle s’arrête. Moi je crains surtout en cas d’opérations militaires que les islamistes ne transportent la guerre dans les villes du Sud. Il est évident qu’ici au sud il y a beaucoup de fidèles musulmans qui croient que c’est la charia qui doit prévaloir au Mali. La chose est donc devenue très sensible et à cette allure, une action militaire risque de faire plus de mal que de bien », laisse-t-il entendre.

Diakaridia Sanogo

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3 COMMENTAIRES

  1. BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2013 A TOUS. QU’ELLE APPORTE LA CONCORDE ENTRE MALIENS ET UNE SOLUTION DURABLE A LA CRISE DU MALI.

    CONTRE LE TERRORISME AU MALI, L’UTILISATION DE LA GUERRE INFORMATIONNELLE D’INTELLIGENCE COLLECTIVE SERA JUDICIEUSE.

    Bonjour,
    Au Mali, l’intervention militaire contre les terroristes se fera dans un milieu comportant une grande zone désertique.

    Pour agir efficacement dans un tel milieu, il faut des préalables, une connaissance minimale de ce milieu, de ses habitants et l’adaptation à ce milieu.

    Les soldats Maliens connaissent mieux le désert pour en avoir subi les intempéries, pour ceux ayant travaillé au nord Mali, que d’autres qui n’ont jamais vu le désert ou n’y ont jamais vécu.

    Un minimum de connaissances sur ce milieu et ses habitants et des adaptations et simulations sont nécessaires pour tous ceux qui participeront à la force internationale d’intervention au Mali.

    Ces connaissances minimales sur le milieu sont nécessaires car même ses habitants ne le connaissent pas complètement, surtout l’immense zone désertique incluse dans le nord Mali n’est pas connue de tous.

    Alors, comment agir efficacement dans ce milieu du Nord Mali et dans sa zone désertique ?

    Il faut une identification ET une codification rigoureuses de ce milieu et de sa zone désertique utilisant autant que possible l’intelligence électronique et les TIC (Technologies d’Information et Communication).

    Sachant qu’un GPS, système global de détection du positionnement, n’est efficace que sur un espace géographique bien identifié, il est indispensable, au préalable ou dynamiquement, de créer une telle identification et de la codifier.

    Basée sur l’intelligence électronique et des systèmes TIC complexes, d’identification et/ou de surveillance et/ou d’attaque, incorporant des équipements type GPS, pouvant utiliser des drones (avions militaires sans pilotes), une GUERRE INFORMATIONNELLE D’INTELLIGENCE COLLECTIVE ou GUERRE STRATÉGIQUE DE RENSEIGNEMENTS ET DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME, exige une telle identification et une telle codification.

    En plus de l’identification et de la codification du milieu, celle des terroristes (afin de les différencier) est aussi importante dans un contexte où la population locale est mélangée souvent avec les terroristes, des fois, sans qu’elle le sache.

    Compte-tenu de la complexité de la situation (guerre exigeant de la précision car pouvant se dérouler en ville avec la population mélangée avec les terroristes des fois sans qu’elle le sache, extensions et renforts régionaux et internationaux possibles), IL EST PRUDENT, COMME L’EXIGE LES CRITÈRES POSÉS PAR L’ONU DANS LA RÉSOLUTION 2085, que l’état de préparation des forces de défense et de sécurité du Mali et de la force internationale de soutien soit vraiment satisfaisant avant d’envisager la guerre contre les terroristes.

    L’exigence d’une guerre précise, ciblée et de courte durée milite, comme je l’ai proposé dans ma solution de sortie durable de la crise du Mali, pour une guerre informationnelle d’intelligence collective ou guerre stratégique de renseignements sur les terroristes.

    UNE TELLE GUERRE EXIGE L’ENGAGEMENT DE TOUS LES MALIENS EN FRONT UNI ET CELUI DES PARTENAIRES.

    ELLE EXIGE AUSSI UNE DURÉE CONSÉQUENTE POUR DES INFORMATIONS FIABLES SUR LES TERRORISTES.

    Tout cela montre la complexité de la guerre dans le nord Mali et qu’elle exige une préparation sérieuse.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC et Gouvernance
    [email protected]

  2. Faire des omelettes sans casser des œufs, voilà tristement décrit la position de Ban Ki MOON, de l’Algérie ou de la Mauritanie. Selon eux, les djihadistes s’en iront d’eux-mêmes. ET pour faire quoi ailleurs? S’adonner au narcotrafic et aux enlèvements dans d’autres pays? Car comment vivraient-ils????

  3. Si tu penses que le lache Kaya sanogo fera une guerre pour le mali vous pouvez continuer rever…..

    Sanogo ne merite que d’etre abattu comme le vrai fils de chien qu’il est….

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