Reprise des pourparlers inclusifs inter-maliens à Alger : La phase de tous les dangers !

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Nord du Mali: à Alger, les réunions de travail retardées
L’ouverture de la rencontre (photo archives)

Transporté aujourd’hui sur le sol algérien, l’Accord préliminaire de Ouagadougou devra être respecté à la lettre par les deux parties, particulièrement par les rebelles armés qui exigent coûte que coûte «l’indépendance de leur Azawad». Plutôt, ce dernier insiste sur l’unicité et l’indivisibilité de la République du Mali.

Pour ainsi dire, le gouvernement malien doit être vigilant dans les présentes négociations, en évitant les pressions d’où qu’elles viennent, fussent-elles de la communauté internationale, notamment de la France dont on dit qu’elle est «le parrain N°1» du Mnla et de ses alliés. En tout cas, avec les poses de mines, les attaques des positions des forces armées maliennes et étrangères, les récents événements de Tabankort, le Mnla et ses alliés jihadistes ont montré leur vrai visage : des terroristes qui prouvent à la face du monde qu’ils n’aiment pas la paix au Mali.

Le gouvernement entre l’enclume du Mnla et le marteau de la classe politique

Le gouvernement malien se trouve tiraillé. D’un côté, une partie de la classe politique malienne et de la société civile locale estime que le projet d’accord d’Alger sur certains points est favorable aux rebelles. D’un autre côté, pour les groupes rebelles, ce projet d’accord ne prend pas en compte toutes leurs revendications. Bamako, dit-on, marche donc sur des œufs. D’autant plus que, l’opposition malienne refuse à la fois la forme et le fond de la rencontre qui a eu lieu samedi. Celle-ci a refusé de s’associer au débat préparatoire de cette 5ème phase sur initiative du gouvernement.

Face aux propositions algériennes, la position du gouvernement malien est de plus en plus claire. Il souhaite un seul drapeau sur le territoire national et le respect de la forme laïque de l’Etat. Le projet d’accord reconnaît ces principes. Mais sur d’autres points, Bamako a des réserves. Il n’est pas question par exemple de transformer les trois régions du nord en une seule région administrative. Le gouvernement malien est d’accord pour la mise sur pied d’une armée nationale avec tous les fils du pays mais pas à n’importe quel prix. Le gouvernement affirme rester vigilant, pour qu’une forme d’autonomie qui ne dit pas son nom, ne soit accordée aux groupes rebelles.

Les raisons du boycott de la Table ronde du gouvernement sur le pré-accord

Dans un communiqué dont nous avons copie, les partis de l’opposition républicaine, notamment Afp, Fare-An ka Wuli, Fcd, Parena, Pdes, Pids, Prvm-Fasoko, PS-Yeelenkura, Psp et Urd, depuis le 24 juillet 2014, n’ont cessé de réclamer une concertation quadripartite Gouvernement-Société civile-Majorité-Opposition pour élaborer une position malienne commune que les émissaires du président de la République iraient défendre lors des pourparlers inter-maliens.

«Le 14 janvier 2015, nous avons adressé une lettre au Président de la République pour l’inviter à nouveau à tenir une telle concertation avant la reprise des négociations inter-maliennes. Cette lettre est restée sans suite. Demandeurs de cette réunion depuis des mois, nous nous attendions à être approchés par le gouvernement pour convenir des termes de référence et du format de la concertation. Curieusement, dans l’après-midi du 5 février 2015, nous avons reçu une lettre du Ministre des Affaires étrangères nous invitant à une Table ronde prévue pour le 7 février 2015. Dans l’espoir d’avoir des échanges féconds sur le projet d’accord, les partis de l’opposition ont recommandé au Premier ministre, par lettre en date du 6 février 2015, un report d’une semaine afin de tenir des consultations nécessaires, notamment sur les termes de référence. Fidèle à lui-même, le gouvernement a maintenu son approche unilatérale et son calendrier. C’est pourquoi les partis de l’opposition se sont retrouvés dans l’impossibilité de participer à ‘’la Table ronde des forces vives de la Nation sur le processus d’Alger’’ convoquée par le gouvernement le 7 février 2015», explique le communiqué.

Qui ajoute : «Tout indique que le Président de la République et le gouvernement ont voulu organiser, pour la forme, à la sauvette et dans la précipitation, la Table ronde de ce samedi, à la veille de la reprise des pourparlers d’Alger… Sur cette question et sur bien d’autres, la conduite du gouvernement est caractérisée par l’amateurisme et le mépris. Un tel comportement est incompréhensible et inacceptable notamment dans le contexte d’aggravation sans précédent de la situation au Nord, et d’impasse du processus d’Alger…Le président de la République, dont la responsabilité est entière dans l’affaiblissement de l’État et du Mali, l’impasse du dialogue inter-malien et la détérioration de la situation au Nord, continue la même politique de fuite en avant. Les partis de l’opposition républicaine le tiennent responsable de toutes les conséquences de la grave situation qui prévaut au Nord».

Bruno E. LOMA

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2 COMMENTAIRES

  1. Nous devons prendre conscience rapidement en se comportant bien, c’est tout ce qui manque aux maliens d’aujourd’hui; il faut cesser de mentir, de voler, de tricher et en croyant qu’on être plus malin que l’autre, choses prohibées et trop prohibées par Allah le tout puissant. C’est ces comportements qui font qu’Allah ne nous donnera jamais, jamais et jamais la chance nécessaire de percer dans tous les domaines de la vie ici bas.
    Qu’Allah donne sagesse et conscience pour être de bonnes personnes.
    LA MALI APPARTIENT A TOUS LES MALIENS ET NON A UN REGIME, LES HOMMES PASSENT, MAIS LE PAYS RESTE POUR TOUJOURS. FAISONS EN SORTE QUE TOUS LES MALIENS PARTICIPENT AU DEVELOPPEMENT DU MALI. CESSONS DE CROIRE QUE LA RAISON SOIT SEULEMENT DE NOTRE COTE.

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