Déjà confronté à des difficultés pour sa mise en œuvre sur le terrain, l’accord de paix signé le 15 mai à Alger et le 20 juin à Bamako par toutes les parties prenantes vient de prendre un plomb dans son aile avec la première brèche ouverte dans le cessez-le-feu entre les combattants de la CMA et ceux de la Plateforme. Ces affrontements constituent sans doute un obstacle de plus au processus de paix au Mali, déjà au ralenti, car le Comité de suivi de l’accord est buté à des blocages à plusieurs niveaux.
Même si le règlement intérieur de ce Comité a pu finalement être adopté après deux réunions avortées, des entraves persistent, et les différentes commissions n’arrivent toujours pas à se mettre en place. Et cette reprise des hostilités dans la région de Kidal risque de compromettre davantage cette mise en place dudit Comité. Surtout que les différents groupes acteurs de l’application de l’accord n’ont jusqu’ici pas réussi à s’entendre sur l’identité de leurs représentants.
Il nous est revenu que certains mouvements armés (FPA, le Ganda- Izo, le CMFPR2), signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, dénoncent leur exclusion de la composition du Comité de suivi dudit accord. Et pour se faire entendre, ils ont créé eux aussi COMPIS 15 (Coordination des Mouvements prônant leur propre inclusion comme signataires de l’accord du 15 mai 2015) et entendent manifester leur mécontentement.
Dans tous les cas, le processus a déjà pris du retard et les combats des derniers jours aggravent encore un peu la situation. Le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion des combattants aurait dû commencer le mercredi 19 août. Tel n’a pas été le cas, a-t-on appris.
À cause de la lenteur des travaux du Comité de suivi des accords, à cause également des derniers développements sur le terrain, ça coince et le chronogramme d’application de l’accord d’Alger n’est toujours pas respecté. La réunion sécuritaire qui devait par exemple réunir les différents protagonistes n’a même pas eu lieu. Un diplomate occidental en poste à Bamako résume sèchement la situation : «Nous sommes un peu au point mort, il faut pouvoir relancer assez rapidement la machine».
Fombus
Ibk Traitre lache
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