Le forum de Kidal pour la paix et la réconciliation nationale, initialement prévu du 27 au 30 mars prochains a été reporté sine die. L’annonce a été faite Fahd Ag Almahamoud, secrétaire général du GATIA à la demande du Gouvernement malien nous apprend-on. Une autre victoire d’Iyad Ag Ghali.
L’organisation dudit forum était convenue entre les deux parties, à savoir, la CMA et la Plateforme. Figuraient en son ordre du jour, la libre circulation des personnes et des biens ainsi que le retour de l’administration centrale. Cette première étape devrait être symbolisée par la présence du Premier Ministre audit Forum.
Mais le programme ne convenait visiblement pas à l’irréductible jihadiste Iyad Ag Ghali lequel a mis en garde contre la présence du gouvernement dans son fief localité. La menace n’est pas tombée dans l’oreille de sourd.
Dans une interview accordée à notre confrère «l’Indicateur du Renouveau», le chargé de Com du P.M dira finalement qu’il n’a jamais été question du déplacement de son patron dans ladite localité. Une manière de dire qu’il n’y sera pas. Toute chose qui enlève à l’événement toute sa saveur. Son report s’imposait dès lors, le temps pour toutes les parties d’accorder leurs violons.
Mais est-ce par souci d’éviter le scénario de la visite Moussa Mara ou par faiblesse que le gouvernement malien a ainsi reculé ? Les deux visiblement !
Déjà mécontents du déploiement inattendu du GATIA dans ladite localité, l’aile dure de la CMA toujours fidèle à Iyad est susceptible de saboter l’opération et mener des actions de représailles contre les indésirables visiteurs. L’armée malienne ainsi que le GATIA auraient été alors dans l’obligation de riposter. Toute chose qui aurait constitué un coup dur pour le processus de paix.
Vu sous ce prisme, la décision s’avère sage. Mais du coup, elle renforce l’idée selon laquelle Iyad demeure encore et toujours le maître absolu des lieux et qu’aucune initiative n’y serait appliquée sans son accord préalable. Dès lors se pose avec acuité la question relative à son implication effective dans le processus de paix. Ce, d’autant que les signataires de l’accord en question, l’Etat malien y compris, n’ont pu outrepasser la ligne rouge par lui tracée. L’homme s’est véritablement montré incontournable.
Son éventuelle intégration dans le processus de paix ne serait, non plus, sans conséquences. Et pour cause. Ayant revendiqué de nombreuses attaques contre l’Armée malienne et les forces onusiennes, ses crimes ne seront pas facilement absous par la communauté internationale garante de l’application de l’Accord de paix en question. Aussi, sa tête est mise à prix par les Etats-Unis d’Amérique, un pays stratégique qui verrait d’un très mauvais œil sa participation dans le processus de paix.
En somme, plus que jamais, Iyad Ag Ghali, s’impose comme la pièce maîtresse du puzzle géant. Cette énième victoire vient le prouver.
B.S. Diarra