Réponse aux exactions de l’armée mauritanienne au Mali :Les populations du Nord Mali regrettent l’échec de l’attentat contre le général Ould Abdel Aziz

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Si la mort des deux otages français tués lors du raid de l’armée française du 08 janvier dernier sur le territoire malien a suscité l’indignation en France et aussi  l’ouverture d’une enquête judiciaire sur les circonstances des décès, la disparition de deux maliennes  suite aux bombardements de l’aviation mauritanienne en territoire malien n’inspire aujourd’hui que mépris de la part du général Président  Ould Abdel Aziz. Mépris pour mépris. Les victimes maliennes en arrivent aujourd’hui à regretter l’échec de l’attentat perpétré contre sa personne le mercredi dernier.

Elles en sont en effet arrivées à pleurer l’échec de l’attentat contre le président mauritanien le Général Ould Abdel Aziz. Une attitude extrémisme qui s’explique par les actes d’enlèvements, de tueries et autres maltraitances dont elles accusent  cette armée étrangère sur leur sol.

Il s’agit des habitants de la Commune de Salam (région de Tombouctou) lesquels se disent victimes de violences injustifiées. Et de rappeler l’interpellation de deux bédouins suite au raid franco-mauritanienne du 22 juillet 2010. Les malheureux furent relâchés deux jours plus tard en territoire mauritanienne. Sans explications !

Auparavant, en septembre 2010, après cet autre raid, franco Mauritanien dans la zone de Hassi Sidi (à une centaine de kilomètres au Nord Ouest de Tombouctou),  six paisibles nomades se trouvant au puits de Hassi Sidi seront également interpellées.

«Nous ne comprenons pas pourquoi l’armée mauritanienne s’en prend chaque fois à nos populations » s’interroge M. Mohamed TAHAR, maire de la commune de Salam joint au téléphone par nos soins.

L’élu n’est pas le seul à se plaindre de l’armée mauritanienne. Une des victimes du raid du 19 septembre 2010 explique ici les raisons de son exaspération suite aux tirs d’un avion mauritanien tuant deux femmes.

 

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L’exaspération voire, le désespoir des survivants n’était pas encore fini puisque le ministre mauritanien  de la défense annoncera plus tard avoir tué la femme d’un terroriste. « Non seulement la victime n’était pas la femme d’un terroriste, mais aussi, elles étaient deux et non une seule femme à bord à véhicule incendié», précise notre source.

Arrivé à Bamako suite aux festivités du Cinquantenaire du Mali, c’est le général en personne qui se fera le porte-parole du mépris mauritanien. Répondant à une question des confrères de l’ORTM sur les bavures de son armée au Nord-Mali, il répondit : « je ne vois pas de quoi vous parlez ». Une réaction qui en rajoutera à la douleur des parents des victimes.

La Mauritanie, aussi bien que les autres armées étrangères engagées dans la lutte contre AQMI en territoire malien sont visiblement en train de susciter l’aversion des populations locales contre elles et de la sympathie pour leur ennemi juré. Ceci n’est pas une bonne nouvelle.

Baba Ahmed

 

 « Après les premiers tirs qui nous ont ratés, nous les hommes, sommes précipitamment  sortis du véhicule en vue de faire signe au pilote de l’avion. Nous nous sommes arrêtés à quelques mètres du véhicule tout en agitant nos turbans et boubous blancs indiquant que nous n’étions que de simples voyageurs. Deux femmes se trouvaient en ce moment à l’intérieur du Pick-up. Malgré nos gestes très éloquents et l’absence de d’armes, le pilote de l’avion a ouvert le fleuve faisant exploser le véhicule. Les deux femmes qui se trouvaient à bord ont ainsi perdu la vie. L’avion a continué sa route et tout est redevenu calme ». 

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