Rencontre des chefs de village et fraction du cercle de Goundam : Pour le retour de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale

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Rencontre des chefs de village et fraction du cercle de Goundam : Pour le retour de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale
photo archives à titre illustratif

Les représentants de 116 villages, de  211 fractions et de  11 quartiers  se retrouveront, les 19, 20 et 21 mai prochains, dans la « ville des lacs ». Objectif : ramener la paix et la sécurité, mises à mal par la crise.

La paix et la sécurité, la cohésion sociale, la promotion de la production et de la productivité agro-Sylvio- pastorale, la vulgarisation des résolutions de la conférence d’entente nationale, le rôle et l’implication de la jeunesse et des femmes, les causes et les remèdes de l’effritement du tissu social….

Tels sont, entre autres, les thèmes qui seront débattus par les chefs de villages, de fractions et de quartiers du cercle de Goundam au cours de cette rencontre.

Initiée par les cadres et ressortissants du « cercle des lacs », elle a pour objectif de ramener le vivre-ensemble, mis en péril par la crise.

Une rencontre, des ambitions nobles

Située à 90 km de Tombouctou, Goundam, est une zone agro-sylvo-pastorale par excellence. C’est la seule zone au Mali où, les paysans n’ont pas besoin d’engrais pour produire du riz, du mil, du maïs, du niébé, du blé, du fonio, de l’arachide….. La pêche, aussi, y est très développée. Surtout, en période de crue dans les lacs Télé, Fati, Horo, Takara….. D’où son surnom de « cercle des lacs ».

Le cercle de Goundam est, aussi, réputé pour le brassage de ses populations. Difficile de trouver un Goundamien, qui ne soit pas le fruit du brassage entre les sonrhaï, touareg, maure, peulh, bambara, bozo, somono, voire, dogon. Difficile, aussi, de trouver un Goundamien qui, en plus de sa langue maternelle, ne puisse pas parler – et couramment d’ailleurs – deux ou trois langues des autres communautés.

Mais la crise socio-politique, intervenue en 2010, et l’insécurité ambiante a mis en péril cette cohésion sociale,  à nulle autre pareille,  dans notre pays. Les chefs de village et de fraction ou de quartier semblent avoir perdu leur autorité morale, leur légitimité auprès de leurs administrés. La seule règle étant, désormais, celle du plus fort, celle du détenteur d’arme. Avec son cortège de morts, de veufs, de veuves,  d’orphelins et d’exilés forcés.

C’est pour mettre fin au calvaire des populations, que les cadres et ressortissants du cercle de Goundam ont décidé d’initier cette rencontre.

Elle réunira, à Goundam, les 19, 20 et 21 mai prochains, les représentants des 11 quartiers de la ville, de 8 villages de Bintagoungou, 2 villages et 26 fractions de Doukouria, 7 villages de Issabéry, 4 villages de Télé, 25 villages et 18 fractions de Douékiré, 1 village et 3 fractions de Kanéye, 1 village et 35 fractions de Tilemsi, 3 villages et 54 fractions de Gargando, 12 villages et 18 fractions de Essakane, 27 fractions d’Aljounoub, 9 villages de Tin-Aïcha, 11 villages de M’Bouna, 8 villages d’Adermalane, 30 fractions de Raz-Elma et 35 villages de Tonka.

Soit au total, 116 villages, 211 fractions et 11 quartiers. Un record. A ces participants, s’ajoutent les autorités politiques et administratives du cercle, les autorités militaires ….

Rencontre des chefs de village et fraction du cercle de Goundam : Pour le retour de la paix, de la sécurité et de la cohésion socialeUn budget prévisionnel de 46,3 millions CFA

Selon les organisateurs de cette rencontre, il s’agit de faire se rencontrer toutes les composantes des villages, fractions et quartiers. Afin qu’ils discutent de leurs préoccupations et d’y trouver des solutions adéquates.

Autres objectifs  de cette rencontre : rétablir les valeurs humaines, actualiser le répertoire des villages, fractions et quartiers ; mettre en place des mécanismes de prévention et de gestion des conflits et, enfin, élaborer un plan d’action des recommandations issues de cette rencontre.

Au total, près de 2000 participants sont attendus à cette rencontre, dont le budget prévisionnel est estimé à 46,3 millions CFA. Leur sécurité, indiquent les organisateurs, sera assurée par les Forces armées maliennes, Barkhane et la Minusma.

Frustrés de ne pas être aux commandes de ce projet, certains élus  du cercle de Goundam tentent, par tous les moyens, de l’en empêcher ; y compris le sabotage sur les réseaux sociaux. Mais le chien aboie, la caravane passe.

La rencontre, entre les chefs de villages, de fractions et de quartiers du cercle de Goundam, se tiendra, indiquent mordicus les organisateurs. Elle  prendra  fin dimanche 21mai prochain.

Oumar Babi

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1 commentaire

  1. Rencontres intercommunautaires : là où les chefs des communautés nomades maures et touaregs sont instrumentalisées par leurs cadres de Bamako pour avoir « le beurre » (l’argent des bailleurs de fonds octroyés à la réconciliation), « l’argent du beurre » (se faire valoir auprès de leurs communautés pour mentir qu’ils font quelque chose pour le retour de la paix) et « la fermière » (se faire valoir auprès des autorités maliennes de Bamako pour faire admettre qu’ils sont bien dans le processus de paix).
    D’entrée de jeu, je postule que le tissu ethno-social n’est pas déchiré entre les nomades et les sédentaires de Goundam, à moins que les nomades aient le complexe d’Œdipe ou le remord de Caen qui a tué son frère Adel, à savoir qu’ils sont amenés en ville, comme au temps colon, comme des moutons de Tabaski, pour couvrir les turpitudes de leurs enfants égarés vis-à-vis des communautés sédentaires bellas, peulhs et sonraïs du cercle de Goundam.
    Aussi; des questions pré-ambulatoires doivent être posées à la séance de démarrage de la rencontre ; il s’agirait que le modérateur principal demande à l’assistance si quelqu’un a un problème avec l’autre et que si la réponse est OUI, à la majorité des participants, les plaignants disent les problèmes qu’ils ont, l’une des communautés avec les autres, qu’on en fasse l’inventaire des différends, à titre de diagnostic des conflits à mitiger.
    A mon humble avis, c’est lorsque les cadres maures et touaregs de Goundam, qui ont initié cette rencontre intercommunautaire, auraient dit ce qu’ils ont fait pour empêcher les méfaits des bandits armés issus de leurs communautés de base sur les sédentaires et que les chefs des fractions nomades disent aussi ce qu’ils ont tenté pour dissuader leurs enfants de couper les routes et de piller les villages des sédentaires, que les palabres devront commencer pour aboutir à une demande de pardon des nomades vers les sédentaires.
    La suite coulera de source, à savoir que les nomades s’engageront à maitriser leurs enfants vagabonds et les sédentaires passeront au « profits et pertes » leur rancœur vis-à-vis des nomades et, le vivre ensemble reprendra.

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