La Mission d’identification et d’évaluation conjointe a élaboré une liste d’indicateurs qui devraient permettre de renseigner le Gouvernement et les partenaires techniques et financiers au sujet des changements dans les conditions de vie au nord de notre pays
Conformément aux dispositions de l’article 36 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, la Banque Mondiale de concert avec la Banque Islamique de développement, la Banque Africaine de Développement et les autres Agences du Système des Nations-Unies a conduit la Mission d’identification et d’évaluation conjointe des besoins au Nord du Mali. Cette mission avait pour objectif principal de procéder à l’identification des besoins en matière de relèvement rapide, de réduction de la pauvreté et de développement dans le nord. Le rapport de la mission a été décortiqué lors d’un déjeuner de presse le mardi 14 février dernier au siège de la représentation de la Banque Mondiale.
Le rapport liste les besoins immédiats à court, moyen et long termes, à satisfaire pour le développement, le relèvement économique et le retour de la sécurité au nord du Mali. Il formule également une série de recommandations relatives aux modalités de mise en œuvre et esquisse des pistes en termes de stratégie pour les pays du nord.
C’est par un système de suivi permanent mis en place depuis janvier 2016 que le Groupe de la Banque Mondiale renseigne les indicateurs. L’équipe chargée de conduire la MIEC a élaboré une liste d’indicateurs qui devraient permettre de renseigner le Gouvernement du Mali et les partenaires techniques et financiers au sujet des changements dans les conditions de vie au nord. Les indicateurs ont permis de mesurer les résultats à cinq niveaux. Il s’agit de la restauration de la sécurité au nord ; l’amélioration des capacités du gouvernement à remplir ses fonctions de base et fournir les services ; le renforcement de la paix à travers la réconciliation et la coopération pratique entre les autorités locales et la communauté ; le relèvement économique et le bien être durable pour tous et l’intégration des régions du nord dans l’économie malienne.
Pour le premier indicateur, le rapport souligne qu’il n’est pas possible d’affirmer que l’objectif de la restauration de la sécurité au nord est atteint dans la mesure où tous les villages ne bénéficient pas la présence des forces de sécurité.
S’agissant de la satisfaction du deuxième résultat qui est l’amélioration des capacités du gouvernement à remplir ses fonctions de base et fournir les services, il est lui aussi mitigé, selon le rapport. En effet, plusieurs services publics n’ont pas rouvert depuis le conflit, mais d’autres comme les centres de santé et les écoles fonctionnent normalement.
Quant au renforcement de la paix à travers la réconciliation et la coopération pratique entre les autorités locales et la communauté qui constitue le troisième résultat, le rapport indique qu’il a beaucoup fluctué pour certains indicateurs depuis janvier 2016. Le document souligne que la confiance au gouvernement et la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation est en baisse à la fin de l’année 2016 après un pic au premier trimestre.
Par ailleurs, le quatrième résultat qui est le relèvement économique et le retour de la sécurité au nord du Mali est relativement satisfaisant pour certains indicateurs comme le nombre de repas par jour qui se situe à trois même si plusieurs ménages vivent dans une situation d’insécurité alimentaire soutient le rapport.
Enfin le cinquième résultat relatif à l’intégration des régions du nord dans l’économie malienne est statique, souligne le document. Le degré de connexion des villages à un réseau électrique, téléphonique, à un réseau internet, à une antenne radio ou télé n’a pas significativement changé au cours de l’année 2016.
Daniel KOURIBA