Tout est parti de la levée de boucliers des jeunes et des éléments de la société civile de Gao, le 27 janvier dernière, contre l’accord fantoche signé en secret avec le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (Mnla) et alliés pour l’instauration d’une zone de sécurité temporaire dans les alentours de Tabankort. En fait de l’instauration d’une zone de sécurité temporaire, le “machin” signé en sourdine avec le Mnla et alliés ne visait qu’à déloger les groupes armés pro-République, comme la Cmfpr, le Gatia et le Maa dissident de leurs positions. Des positions qu’il ont pris de force aux séparatistes du Mnla-Hcua et alliés après d’intenses combats.
Ayant eu échos de ce qui se tramait entre la Minusma et les séparatistes du Mla, Hcua, Maa et alliés sur le dos de l’État du Mali et du peuple malien, la jeunesse et la société civile de Gao, tout en s’opposant farouchement à l’accord décrié, ont adressé une demande d’explication aux responsables de la Minusma de la cité des Askia. N’ayant pas apprécié le sort réservé à cette demande d’explication, les jeunes de Gao et les responsables de la société civile décident alors de marcher. Une marche pacifique qui a été réprimée dans le sang (03 morts et plusieurs blessés) par les forces de la Minusma. Et depuis, c’est la méfiance entre le peuple malien, les groupes armés pro-République et la mission onusienne au Mali. Et pour cause : une semaine plutôt, la Minusma avait affirmé avoir détruit un véhicule des combattants du Mnla, avec un bilan de 08 combattants tués
S’en est suivie une manifestation anti-Minusma à Kidal, qui aura vu des soldats de l’Onu pris à partie par des jeunes et des femmes déchaînés. Mais contrairement à Gao, ils n’eurent même pas de tirs de gaz lacrymogène, à fortiori de balles réelles, les troupes de la Minusma ayant eu pour ordre de déguerpir des lieux. Du deux poids, deux mesures, qui a amené les groupes armés pro-République et le peuple malien à douter de la véracité du communiqué de la Minusma relatif à la destruction d’un véhicule de combattants du Mnla. “Tout n’était en fait qu’une farce conjointement mise en scène par la Minusma elle-même et la coordination des mouvements de l’Azawad (Mnla-Hcua-Maa), et dont l’objectif visé était de se donner un blanc-seing pour bombarder nos positions”, nous confie un responsable du Gatia. Ce dernier, ainsi que la Cmfpr exigent aujourd’hui à la Minusma de faire la preuve de la destruction annoncée du véhicule du Mnla et alliés.
A ce jour encore, point de preuve , à part bien sûr, celles relatives à l’accord secret conclu avec le Mnla et alliés (aujourd’hui annulé), et à l’absurdité de présence onusienne au Mali, du moment que ses soldats déployés au Mali pour sécuriser les civils et aider l’Etat malien à résoudre la crise qui frappe notre pays depuis janvier 2012, se transforment en bouchers pour massacrer les populations civiles… Sans parler du copinage avéré avec le Mnla et alliés !
Au Stade où nous sommes, il incombe à l’Etat malien de prendre toutes ses responsabilités pour éviter le chaos. Sur ce point nous interpellons spécifiquement le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, lui qui affirme (et nous aurions aimé que ce soit ainsi) que “l’Onu c’est nous mêmes”, de faire la preuve de cette affirmation. Car le peuple malien tout entier reste confus face à la “connexion Minusma-Mnla et alliés”, et les tueries que ces nouveaux copains se sont rendus coupables dans le grand Nord malien !
Assane SY DOLO