Relance des négociations sur le Nord du Mali : Le nécessaire débrousssaillage

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Le Premier ministre Oumar Tatam Ly
Mali: le premier ministre, Oumar Tatam LY

La série d’ateliers par un travail de rétrospective et d’évaluation ouvre la voie à des pourparlers inclusifs et vise l’établissement d’un chronogramme précis.

Le compte à rebours a commencé. La voie s’ouvre enfin pour les négociations très attendues. Pour donner au processus les meilleures chances d’aboutir, la relance des pourparlers inclusifs en faveur de la paix et de la réconciliation est par précaution précédée de quelques préalables. Parmi ceux-ci figurent en première ligne une réflexion profonde sur les acquis et les ratés des accords passés. Cette évaluation terminée, l’étape suivante consistera à organiser le cantonnement qui doit aboutir au désarmement des combattants des groupes armés. Tous les acteurs de la crise politico-sécuritaire sont unanimes sur le fait que les négociations inclusives qui s’ouvriront très bientôt doivent être précédées par l’établissement un chronogramme consensuel.

Hier, la salle des 100 places du CICB a refusé du monde à la faveur d’un événement pour le moins spécial. Il s’agissait du premier séminaire organisé à Bamako par la Minusma en collaboration avec le gouvernement dans le cadre des préparatifs des futurs pourparlers. Un autre atelier se tient aujourd’hui pour lancer la réflexion sur le processus de désarmement et de réinsertion des combattants.

Présidé par le Premier ministre Oumar Tatam Ly, l’atelier porte exclusivement sur les leçons apprises de la mise en œuvre des accords passés. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Albert Koenders a aussi pris part aux travaux qui ont réuni une centaine de participants parmi lesquels des représentants des groupes armés, les gouverneurs de Régions du Nord, la société civile, des personnalités politiques et des coopérants impliqués dans le processus de dialogue. Autant dire que le caractère inclusif de cette rencontre ne souffrait d’aucun doute. La guerre fratricide qui nous a divisé n’est pas une fatalité. Ensemble, il appartient aux fils du Mali de résoudre la crise en famille.

Au total, trois panels étaient prévus au menu. Tous ont permis des réflexions approfondies qui doivent aider notre pays à sortir de la situation actuelle. Le premier panel a traité des causes profondes d’une crise à répétition. Il était animé par l’historien Doulaye Konaté et Ambéry Ag Rhissa, personne-ressource du MNLA. Les deux conférenciers ont traité des causes historiques et institutionnelles de la crise sous la modération de Michel Reveyrand de Menthon, envoyé spécial de l’Union européenne pour le Sahel.

LA CONFRONTATION DES SENSIBILITÉS ET DES IDÉES. Le deuxième panel a décortiqué les avancées et les limites des accords passés. Un consultant, Mahamadou Niakate, et des représentants des groupes armés ont traité le thème. Ensuite, place au troisième et dernier panel qui mettait en avant les expériences régionales en matière de gestion des crises. L’ancien président burundais Pierre Buyoya, haut représentant de la Misahel, était indiscutablement le mieux placé pour parler de l’expérience de son pays. La boucle a été bouclée hier par une réunion restreinte entre les bons offices et les représentants des différents protagonistes. Cette rencontre a permis aux signataires des accords préliminaires de Ouagadougou de faire des propositions concrètes pour déverrouiller les blocages constatés sur certains points des dits accords.

La cérémonie d’ouverture, à laquelle pouvait assister le public, a mobilisé une multitude de personnalités, tant était grande la symbolique de l’événement. En effet, cette étape de confrontation des sensibilités et des idées est cruciale pour la bonne tenue de négociations responsables et bien cadrées.

Le patron de la Munisma a pris la parole le premier pour dire tout son plaisir de voir la lourde machine des pourparlers effectivement en préchauffage. Prônant un respect mutuel, il a invité les différentes parties à faire taire les canons pour prévalent le dialogue et la paix.
Albert Koenders a affirmé garder bon espoir qu’à la fin des travaux des différents ateliers, un calendrier précis des pourparlers sera validé. Des pourparlers que le responsable onusien souhaite voir se tenir dans les meilleurs délais. « L’avenir des Maliens reste entre les mains des Maliens », a confié le patron de la Minusma. Lequel a également salué la volonté manifeste de nos compatriotes à aller vers une paix durable. La récente visite des 15 membres du Conseil de sécurité des nations unies dans notre pays est la preuve de l’engagement de la communauté internationale, a indiqué le représentant du Secrétaire général de l’ONU.

Selon lui, cet atelier doit aider à respecter les termes des accords passés – précisément ceux de Ouagadougou – pour enfin jeter les bases d’une négociation sincère et bien organisée. La non répétition du drame vécu est conditionnée à une parfaite maîtrise des raisons ayant prévalu à l’échec des accords passés, a analysé l’orateur pour qui les objectifs à atteindre sont de deux ordres. Le premier, c’est de tirer les leçons du passé en prenant aussi en compte les enseignements fournis par l’expérience d’autres pays. Et cela, avec une large participation de tous les acteurs.

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