Régionalisation : Ménaka fête dans la résistance

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Ménaka, l’une des deux nouvelles régions du Mali était à l’honneur dans une salle pleine comme un œuf, au Centre international de conférence de Bamako(CICB). C’était dans la nuit du vendredi 12 février à samedi, où s’est tenue la nuit de Ménaka. Une page qui se tourne dans l’histoire de la première ville tombée aux mains des rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) en janvier 2012.

Cette soirée animée par des artistes de la région évoquait tout de la fierté des ressortissants de Ménaka. Tantôt s’élevait un cri au milieu des convives habillés à la mode Touareg, alors que les organisateurs s’affairaient autour de plusieurs hautes personnalités dont le nouveau gouverneur, Daouda Maïga. «Je ressens le poids de la responsabilité », a déclaré ce dernier à la presse.

Plusieurs régions voisines dont Taoudéni, Tombouctou, Gao et Mopti étaient invitées. On notait aussi la présence des représentations diplomatiques du Mali et d’autres amis. Et le représentant de la région de Gao de déclarer que dans cinq ans la ville de Ménaka se développera plus que Gao dont elle dépendait jusqu’en 2015.

Selon le gouverneur, la priorité reste l’ouverture des chantiers de développement pour soulager la population de Ménaka qui a longtemps exprimé le souhait de voir la localité devenir une région du Mali. Les ressortissants de la région ont dédié cette soirée à la concrétisation de la régionalisation de cette localité du nord qui a parfois a payé cher sa fidélité à l’unité nationale. Toutefois, la région de 2 185 km2 compte relever les défis de la décentralisation que renforce l’accord de paix d’Alger signé en mai et juin dernier.

Tous avaient en mémoire le martyr qu’a vécu la ville de Ménaka depuis l’éclatement de la crise au nord du Mali en 2012. D’où l’appel du ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, qui a évoqué ses souvenirs d’école dans la ville dont il encourage les habitants à collaborer davantage avec l’Etat, en dénonçant les fauteurs de trouble. «Il faut soutenir l’Etat. Sans l’Etat, on ne peut pas vivre dans cette zone », a-t-il déclaré.

La ville est la première à tomber sous le contrôle du MNLA le 17 janvier 2012. Mais ce mouvement indépendantiste est rapidement supplanté par des mouvements islamistes plus radicaux, notamment Ansar Dine et le MUJAO, qui ont pris le contrôle de la ville et y ont instauré la charia dont la population a souffert.

La nouvelle région compte se développer grâce à ses potentialités agricoles et minières dans une zone qui fait face à l’adversité du climat. Selon l’honorable Badjan Ag Hamatou, député élu dans la localité, Ménaka est la région où l’élevage est la plus diversifiée. La potentialité agricole est aussi élevée surtout en dehors des terres salées, sans oublier les indices miniers, pétroliers et un riche artisanat.

Mais le plus important pour l’honorable Ag Hamatou est la pérennisation de l’engagement  des ressortissants de la région en faveur de l’unité nationale et la résistance. «Ménaka a toujours répondu présent à chaque fois qu’il s’agit de faire le bonheur des Maliens », a dit le député. La ville a fait l’objet de nombreuses tractations entre les groupes armés, et la population a vaillamment exposé son choix de rester dans les liens de l’Etat en 2015 avec les milices d’auto-défense.

Soumaila T. Diarra

 

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