Régionalisation : Les terroirs maliens rêvent d’autonomie

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Le MNLA et le HCUA désormais antagoniques
Le Colonel Abass et ses hommes (photo archives)

Il a fallu que le gouvernement nomme les premiers gouverneurs des régions de Taoudéni et Ménaka pour que le relent régionaliste des terroirs maliens soit aiguisé. Les ressortissants de plusieurs localités s’agitent sur internet pour que leurs terroirs soient  enfin érigés en régions conformément à une réorganisation administrative du pays entamée sous le président ATT en 2011. En réalité, cette mobilisation  traduit le rêve secret des Maliens qui souhaitent plus d’autonomie pour combler le sous-développement de leurs terroirs.

Dans un post sur Facebook, les ressortissants des localités de Koutiala et de Bougouni montrent leur détermination à transformer leurs localités en régions avant la fin de l’actuel mandat du président Ibrahim Boubacar Keïta. Il y a même un contact, Youssouf Sanogo, dont le travail est de rassembler le maximum de personnes autour du projet dont les avantages sont loués sur la toile mondiale.

L’engouement des localités maliennes pour la régionalisation est en effet un rejet du vieux schéma colonial faisant de Bamako le centre névralgique des affaires. Un immobilisme qui concentre la plupart des investissements et infrastructures publiques dans une capitale offrant peu de place aux flux migratoires.

Rien que pour le secteur de l’enseignement supérieur, les quatre plus grandes universités publiques sont à Bamako. Les étudiants issus de différentes localités du pays, n’ayant pas le plus souvent de soutien dans la capitale, sont contraints d’abandonner leurs terroirs pour suivre leurs études dans des conditions malsaines.

Dans ce contexte, pour beaucoup de Maliens attachés au développement de leurs localités, la régionalisation est la première étape. Le transfert des ressources dans le cadre du renforcement du pouvoir des élus locaux doit libérer les initiatives en matière de développement des communes appelées à avoir leurs propres politiques de développement.

Dans le souci de rapprocher davantage l’administration des populations, le gouvernement a envisagé la réorganisation du territoire en 19 régions, soit 11 nouvelles régions à créer. Le projet de loi de 2011 consacre la création de la région de Taoudénit et de la région de Ménaka respectivement 9è et 10è région du Mali.

Cette loi détermine la composition des régions de Taoudénit et Ménaka en cercles et arrondissements.

Ainsi, la région de Taoudénit compte 4 cercles dont Foum Alba (comprenant les arrondiments de Foum Alba central, Alhank, Araouane, Téghaza et Taoudéni ), le cercle de Achouratt (comprenant les arrondissements de Achouratt central, Algatara, Alfagrouna, Almatala et Liraka), le cercle de Al-Ourche (comprenant les arrondissements de Al-ourche central, Djaba, Oum-Laadam, Touwal et Ziriba ), le cercle de Boudje-Béha (comprenant les arrondissements de Boudje-Béha central, Agoni, Ereg Khal, Limgassim et Zouéiya).

Quant à la 10 è région du Mali, Ménaka, elle compte 4 cercles dont le cercle de Ménaka (comprenant les Arrondissements de Ménaka central et Infourkaraïtane), le cercle d’Andéramboukane (comprenant les arrondissements de Andéramboukane central et Azawak (In Chinanane), le cercle de Inékar (comprenant les arrondissements de Inékar central et Ilamawane (Fanfi) et le cercle de Tidermène comprenant les arrondissements de Tidermène central, Alata (Sahen) et Tedjarerte.

Soumaila T. Diarra

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