Région de Tombouctou : Les populations étouffent

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Région de Tombouctou : Les populations étouffent
Des électeurs devant la mairie de Tombouctou le jour des élections, le 26 juillet 2013
afp

De Léré à Rharous, en passant par Niafunké, Tonka, Diré, Goundam, Tombouctou, les petites communes et les villages, l’économie est moribonde.

 

Et pour cause. Les populations de ces localités, en proie aux attaques d’hommes armés les dépouillant de leurs biens et pire, de leur vie, elles n’arrivent plus à organiser leurs foires hebdomadaires, ou vaquer librement à leurs occupations.

La région de Tombouctou est libérée des terroristes, mais, elle demeure toujours… terrorisée.

 

Selon des sources dignes de foi, et des témoins sur place, la situation qui prévaut actuellement dans la région de Tombouctou est dramatique. Et, leur constat est irréfutable puisque, vérifiable.

En effet, selon, nos sources, rien ne va en 6ème région. Parce que, là, il n’y a plus, depuis plusieurs mois, aucune possibilité pour les populations d’inter échanger, d’effectuer un quelconque commerce en dehors de leurs lieux de résidence. Cela, puisque, ces populations sont régulièrement (pendant leurs déplacements) attaquées par des groupes armés, les dépouillant de tous leurs biens et tuant froidement ceux qui résistent à leurs rassauts.

Ce fut entre autres le cas à Teberdje (situé entre Tombouctou et Rharous) et un autre entre Tombouctou et Goundam, le 3 avril dernier. Du coup, partout ou presque en 6ème région, le commerce et le troc de marchandises s’est arrêté. Seuls quelques rares téméraires osent de nos jours défier les murs de l’insécurité.

Aussi, la région de Tombouctou, vit principalement des produits de premières nécessités en provenance de l’Algérie et de la Mauritanie.

Hélas, coupés désormais de ces pays voisins, les habitants de la région consomment chaque jour qui passe, les maigres produits qui leur restent sur les marchés.

Conséquences de cette situation, l’argent est devenu rare dans la région et les populations ne tiennent le coup que grâce aux dons et à l’assistance de certaines ONG.

L’administration en panne

Aussi, dans la région, l’administration malienne n’est point présente. Des préfectures, aux services judiciaires, des écoles aux hôpitaux et centres de santés, des services financiers à ceux techniques, rien ne marche.

Tous (ou presque) les cadres de la fonction publiques aujourd’hui encore demeurent cantonnés dans les grandes communes urbaines, attendant qu’il y ait un peu plus de sécurité dans les petites localités où ils sont en réalité affectés.

C’est le cas de tous ces préfets qui résident, les bras croisés à Tombouctou (principalement) et refusent de regagner leurs postes dans les petites communes.

Entre temps, ils sont nombreux les cadres de la fonction publique à décrocher des emplois dans certaines ONG qui les payent en même temps que l’Etat malien.

Au même moment, au lycée de Tombouctou, plus de 20 enseignants ne sont toujours pas au rendez-vous. A cet établissement scolaire, les jeunes élèves n’effectuent quotidiennement  que 2 heures de cours.

Concernant les écoles fondamentales, faute d’enseignants, elles fonctionnent péniblement dans les grandes commune urbaines, pendant que dans les petites, depuis 2 ans les classes sont fermées.

“Que vaut cette liberté dont nous jouissons actuellement, alors que nous manquons de tout ?” Nous interroge ce notable de Tombouctou que nos avons joint au téléphone.

Amer et très révolté, il conclura : “c’est vrai que nous ne vivons plus sous occupation djihadiste et ne subissons pas la charia, mais, celui qui n’a pas la liberté de mouvement  et qui vit dans la peur et l’insécurité n’est vraiment pas libre.”

 

Boubacar Sankaré

 

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1 commentaire

  1. Attention ! Les milices ethno-communautaristes mauresques tormozes et bérabiches contrôlent militairement, politiquement et économiquement la région de Tombouctou.
    Au moment où le Général Mahamane Touré était en visite au Nord Mali en fin Avril 2014, il devait normalement entendre que les milices arabes, des supplétifs de l’armée malienne, occasionnent des déprédations aux populations ; aussi, il était attendu que le Général fasse désarmer les milices arabes, tout au moins, voire les dissoudre.
    La présence de milices armées arabes tormozes et bérabiches dans la région de Tombouctou depuis 2009 est le principal facteur du douloureux problème dit « tissu ethno-social déchiré entre les communautés du Nord-Mali » ; ce qui compromet dangereusement le retour de la paix, l’entente, l’entraide, la fraternité et la concorde interethnique et communautaire.
    C’est assurément surtout un fonds de commerce, sinon de survie, pour ces bandits armés arabes comme pour leurs ancêtres razzieurs et coupeurs de routes caravanières transsahariennes.
    Ces bandits armés des milices arabes furent constitués officiellement par ATT depuis 2009 et qui, hier gavés par la filière cocaïne saharienne, sevrés aujourd’hui des retombées financières de la filière narcotrafiquante saharienne démantelée par Serval, encore couverts officiellement en ce moment par IBK (qui ne les a pas banni) et l’armée malienne (+ MINISMA et SERVAL) vandalisent les populations, terrorisent et tuent de paisibles citoyens au vu et au su des autorités du pays.
    Au regard de ce qui précède, tout ce qui est dit par les participants à la semaine de la réconciliation nationale de Tombouctou est bien venu, je cite trois passages significatifs :
    – « La présence de milices armées arabes dans la région de Tombouctou, précisément dans le cercle de Goundam, a été vivement condamnée. Les milices armées, un véritable fonds de commerce… » ;

    – « Les participants ont exigé le désarmement du MNLA, du HCUA, aujourd’hui engagés dans un processus de démobilisation, désarmement et de réinsertion socio-économique mais dont des éléments incontrôlés, dit-on, continuent à circuler avec des armes attaquant des forains et des éleveurs. » ;

    – « Nous ne pouvons pas nous réconcilier avec des gens qui ont pris des armes contre nous et qui refusent de les rendre, il faut qu’ils déposent les armes pour qu’on situe les responsabilités avant de relancer tout processus de réconciliation, la paix suppose la confiance et celle-ci n’est possible que lorsque les groupes armés auront déposé les armes ».

    Guerre déclarée des milices arabes tormozes et bérabiches aux touaregs du pourtour du Faguibine, cercle de Goundam, région de Tombouctou.

    En Mai 2013, les milices arabes tormozes et bérabiches, des narcotrafiquants « seconds couteaux » en sevrage des retombées financières de la filière saharienne narcotrafique démantelée par l’opération Serval à In-Khalil et Borj-Moktar, du côté de Tessalit, se sont recyclées en bandits armés de grands chemins dans la région de Tombouctou.

    Ces déprédateurs écument les pourtours du Faguibine, le triangle Ber-Tombouctou-Araouane en coupant les routes, rançonnant les populations, arrachant des véhicules et tuant des gens, vandalisant et spoliant particulièrement les forains de Ber, Téherdjé dans le cercle de Tombouctou, Lerneb, Edjar et Zouéra dans le cercle de Goundam sans aucune réaction de Serval, MINUSMA et l’armée malienne, toutes forces militaires bien présentes sur le terrain et bien informées de cette situation calamiteuse.
    Le bilan des déprédations des miliciens arabes relevant du Colonel Ould Méidou officiellement constitués avec la bénédiction d’ATT suite aux élections locales et régionales de 2009, comme celle des Imghads du Colonel Gamou et celles des Sonraïs (Gandakoy et Izo) est jugé désastreux tel que rien ne peut plus bouger dans la région sous la coupe réglée de ces milices arabes en passe de contrôler toute le Nord-Ouest de la région de Tombouctou.
    La preuve par neuf étant le contrôle politique du cercle de Goundam par les maures tormozes qui ont fait élire, par fraude et terrorisme, leur « fils » Zedbih Ould Sidi-Mohamed Ould M’Mey en qualité de député de Goundam où tous les maliens savent que les votes sont « ethnico-communautaristes » et qu’à ce titre le grand bloc sonraïs-bellas-peulhs est majoritaire (les 2/3 de la population), les touaregs venant en second (le gros du tiers restant) et les maures, essentiellement des Tormozes (la portion congrue du tiers restant, en terme de participation aux votes des nomades transhumants dans l’Aklé-Azawad !).
    Vers le contrôle militaire, politique et économique de la région de Tombouctou par les maures tormozes et bérabiches.
    Actuellement, nous assistons à « une main basse » des cadres et militaires arabes sur les postes militaires et administratifs – grâce à l’oligarchie et aux nomenklaturas politiques arabes qui ont infiltré le pouvoir politique du RPM – dans tous les secteurs de la région de Tombouctou. Ainsi, les préfets et sous-préfets, les chefs de services locaux et régionaux, les commandants des brigades de gendarmerie, les chefs des compagnies des gardes républicains et les chefs des garnisons militaires, de Léré à Tombouctou, en passant par Niafunké, sont des arabes, notamment de la communauté Tormoze et alliés.
    Ces précurseursdu nouveau pouvoir « arabe » en 6ième région ont un agenda non caché, outre de faire élire un maximum de maires arabes aux prochaines élections communales, de faire converger l’administration publique et les forces militaires de l’actuelle région de Tombouctou vers le nouveau concept de domination hégémonique arabe sur la région saharienne dite de Taoudéni créée par ATT pour les arabes sahariens qui auront alors la suprématie sur les touaregs qui ont « gouverné » politiquement cette zone depuis le 16ième siècle sous le contrôle bienveillant des « maitres » de l’époque, respectivement les Songhoïs de Gao, les Marocains, les Peulhs du Macina et … les Français ; on va assurément vers la gouvernance arabe MAA de la région Aklé-Azawad de Tombouctou comme la gouvernance de fait des rebelles MNLA et HCUA Ifoghas de l’Adagh de Kidal !

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