Principal signataire de l’accord, la CMA outrepasse ses prérogatives à Tombouctou où un de ses membres préside l’autorité intérimaire.
Sous le prétexte de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) contrôle la 6e région administrative et y impose sa volonté. Pour s’en convaincre, il suffit juste de s’attarder sur certains faits et gestes.
À la faveur de la mise en place des autorités intérimaires dans la région, c’est la CMA qui a nommé le président. Il s’agit d’un jeune inexpérimenté qui était dans ses rangs et qui sera également appuyé par un fonctionnaire de la région de Taoudénit. Depuis cette nomination suivie de l’installation du bureau, le conseil régional se trouve paralysé dans l’indifférence totale des autorités.
La situation est telle que de plus en plus l’on reproche à l’Etat son choix de confier la tête d’une structure aussi importante dans le développement local à un gamin sans aucune expérience.
La conséquence de la gestion du conseil régional par la CMA est dramatique dans la région de Tombouctou. La semaine dernière, le jeune président de l’autorité intérimaire est apparu aux côtés des enfants qui s’en prenaient aux populations du quartier Abaradjou. Au moment même où le gouverneur de Taoudénit, le général Abdramane Ould Meydou se démène pour calmer les tensions entre les communautés en raison de la prise de becs entre les soldats de la Minusma et des éléments du MOC de Tombouctou, en particulier issus de la CMA.
Les agissements des combattants de la CMA qui veulent disent-ils protéger une partie de la population, est la raison principale des tensions dans la Cité des 333 Saints.
Le traitement fait de la question par le gouverneur de la région, Koïna Ag Ahmadou, est également décrié. Il est reproché à ce dernier sa proximité avec les ex-rebelles qui fait qu’il ne prend jamais une décision qui va à l’encontre de la CMA.
Pour mettre fin à la pagaille, sur instruction de Bamako, une rencontre a regroupé les FAMa et la CMA. L’idée est de parvenir à un minium de consensus et d’éviter tout débordement alors que la situation sécuritaire se dégrade constamment dans la zone.
A.M.C.