Malgré les assurances données par les forces armées malienne sur l’imminence de la reprise de Kidal, la capitale de l’Adrar des Ifoghas reste toujours sous le contrôle des Bandits armées du MNLA et du MIA. Si du côté de la France, rien ne semble s’opposer officiellement à l’entrée des soldats maliens à Kidal, sur le terrain que Paris a signé avec le MNLA complique la donne. Une situation qui fait de Kidal une Zone de non droit.
Face aux flous qui entourent la reconquête de la ville de Kidal, il ya lieu de se poser des questions sur les propos du Ministre Seydou Traoré. Cette partie du Mali a telle été vendue ? Si oui à qui ?
Si la réticence de l’armée malienne à rentrer dans la ville de Kidal, n’a aucune explication plosive, elle a en revanche le mérite d’entretenir le doute sur sa capacité à faire face aux terroristes du MNLA et du MIA dans leur fief. Contrairement à Gao et Tombouctou, les forces françaises n’entendent pas livrer Kidal sur un plateau d’or à l’armée malienne, bien au contraire, sa collaboration avec le MNLA change la donne. Ce pacte des français avec le diable du MNLA justifierait en partie la crainte de nos militaires à se lancer à l’assaut de Kidal, le dernier bastion terroriste.
Pourtant, il va falloir aller au charbon pour deux choses : dans un premier temps pour l’intégrité national et pour laver leur propre honneur de digne fils de Soundjata, Babemba et autres, largement écorché par les agissements du MNLA et compagnie. Aussi, pour que les autres puissent nous aider à faire aboutir les mandats d’arrêts internationaux lancés contre un certain nombre de terroristes du MUJAO, d’Ançardine et du MNLA, l’armée malienne va devoir donner l’exemple en allant traquer ceux qui se cachent sur le territoire national. Ce défi est largement à leur portée, d’autant plus qu’il permettra de délivrer les populations de Kidal qui doivent se poser des questions sur leur appartenance au Mali, un et indivisible. S’il est vrai que la nature a horaire du vide, il est temps que l’armée malienne parachève son œuvre à Kidal avec ou sans les français qui ont déjà mouillé le maillot.
Les propos du Ministre Yamoussa Camara, lors de sa sortie médiatique du lundi a laissé les Maliens d’avantage perplexes. Aucun fait encore moins un argument ne saurait reléguer la reconquête de Kidal au second plan. Car, tout comme le maintien de la sécurité dans les régions déjà sous contrôle, la reconquête définitive de l’intégrité qui passe par la région de Kidal est une obligation régalienne de l’armée malienne avec ou sans la France, la MISMA et le Tchad.
Sans cela, le goût du travail inachevé empêchera tout bon malien de fêter sa liberté, mais aussi de dormir les yeux fermés. La solidarité dans la souffrance l’exige ainsi. Ce n’est qu’après la reconquête de la région de Kidal qui serait synonyme de l’intégrité retrouvée, que le peuple pourra dire merci à la France, à son armée et aux autorités de la transition pour mission accomplie. En attendant, tout le reste n’est qu’un encouragement à continuer le combat.
Lamine Diallo
