C’est le mercredi dernier que les colonnes rebelles avaient été aperçues aux confins de la frontière mauritanienne, à Foïta. Dans la mi-journée, quelques heures leur ont seulement suffi pour mener des incursions à Léré, localité distante d’une quarantaine de kilomètres. Les combats avec les forces de défense maliennes n’auraient pas duré longtemps. L’effectif de l’ennemi était évidemment supérieur.
Mais le lendemain, jeudi 30 avril, les renforts militaires permirent de prendre le dessus sur les rebelles. Après leur passage, le bilan s’avéra lourd : une vingtaine de victimes.
Dans leur retraite, les rebelles seraient partis avec des otages. L’on parle de six portés disparus.
D’autres colonnes de rebelles étaient également rentrées à Goundam. Puis, ce fut la localité de Bintagoungou qui essuya les foudres des bandits armés. Leur aventure meurtrière leur conduisit finalement à Diré, dans la journée du samedi 02 mai. A Bintagoungou, ce sont huit civils qui furent enlevés. Identifiés comme des membres de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), réfractaire à la paix, les assaillants auraient passé plus de sept heures là-bas. Des boutiques ont été saccagées, des biens (vivres, engins, …) enlevés. Mêmes les maisons des particuliers n’ont pas été épargnées. Des témoignages font aussi état de saccage du centre de santé communautaire et du domicile du Directeur de l’école. Aux dernières nouvelles, les huit civils enlevés par les rebelles seraient localisés dans la ville de Ber. Ce qui est étonnant, c’est que depuis cette date, les populations de Bintagoungou sont laissées à leur triste sort. Les forces de défense et de sécurité maliennes brillent toujours par leur absence. Les forces onusiennes leur interdiraient-elles le passage ? Manqueraient-elles encore de moyens ?
Ménaka des convoitises
Tout porte à croire aujourd’hui que les éléments de la CMA ne semblent pas avoir digéré leur défaite de la ville. Et pourtant ce sont eux qui avaient rouvert les hostilités, il y a une dizaine de jours. En s’opposant à ce que les hommes du GATIA aillent consulter les populations, comptes-rendus aidant, leur intransigeance a fini par leur coûter cher. En un clin d’œil, ils ont été chassés de Ménaka.
On l’aura vu, ce fut la liesse populaire par la suite. Des milliers de citoyens défilèrent dans les rues de la ville tout en brandissant le drapeau national. Ils ont réitéré leur attachement à la patrie. Dans un communiqué laconique, les médiateurs ont exigé à ce que le GATIA se retire de Ménaka.
Or, les populations civiles craignent des représailles. Avec une dose de démagogie, la gouvernement malien avait également abondé dans le même sens. Mais, quelle garantie donnait-il aux populations ? Qui va assurer leur sécurité ?
Parait-il que la CMA ne voudrait rien négocier avant le retrait du GATIA. De toutes les façons, les ressortissants de Ménaka, vivant à Bamako, viennent d’apporter leur soutien total au GATIA. Ils réclament le redéploiement effectif de l’Armée et de l’administration de la République du Mali.
Vendredi dernier, le Conseil de Sécurité de l’ONU a exigé la ” cessation immédiate des hostilités ” entre les parties. Appel a encore été fait pour la signature de l’Accord de paix du 15 mai à Bamako. Le conseil a aussi fait planer des menaces de sanctions à l’encontre des fauteurs de troubles.
Pour nombre d’observateurs, c’est encore de la poudre aux yeux. Ils s’interrogent sur l’attitude de l’ONU qui assiste, impuissante, aux massacres, viols et enlèvements des populations civiles. Et ils rappellent à juste titre que sous les yeux des soldats onusiens, des administrateurs civils maliens avaient été égorgés à Kidal. Sans suite !
B.Koné
Nul
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