C’est finalement la semaine dernière que le Nord de notre pays s’est ébranlé avec en 2 jours un changement drastique des données. Le septentrion est désormais presque une zone de guerre avec l’enchaînement des attaques et enlèvements. Donc ce qui était craint depuis quelques mois est finalement arrivé, le Mali paye cash le prix de son statut (maillon faible de la chaîne).
Depuis quelques années notre pays traîne cette étiquette du faible de la lutte contre les islamistes au nord de notre pays. Cette situation qui nous a value de nombreuses remontrances de la part de nos voisins est de nos jours réconfortée. Ainsi, depuis le début de la crise libyenne, tous les observateurs ont craint l’envahissement de notre pays par des armes libyennes. Finalement, ce sont des armes et des centaines d’anciens soldats Libyens (pro Kadhafi) qui ont fuit la Libye pour se retrouver au Mali. Dans cette situation, ce qui est bizarre, c’est que pour arriver au Mali ces anciens soldats ont traversé le Niger ou l’Algérie.
Ainsi, des pays traversés n’ont pas eu de soucis à propos de ces anciens combattants, c’est le Mali qui va, une fois de plus, payer le prix des décisions de ses autorités. La lutte contre les islamistes d’AQMI avait sérieusement entamé la crédibilité de notre système sécuritaire national avec en toile de fond la contestation de l’approche du Président ATT qui prône le dialogue. Ainsi, depuis quelques années, notre pays est dans une situation inconfortable de ni paix ni guerre.
Les activités d’AQMI dans la zone avaient ainsi fragilisé davantage la sécurité de la région. Cette menace islamiste était d’autant périlleuse que la vraie menace de la région a, de tout le temps, été la belligérance des Touaregs. Bien sûr au Mali il n’est pas question de faire de l’amalgame entre certains Touaregs ayant opté pour la controverse comme moyen de survie et la majorité de ces populations. La question touarègue a donc de tout le temps exacerbée toutes les préoccupations sécuritaires dans cette partie du pays. Dans cette ambiance, vous comprenez aisément l’état d’esprit de la nation quant la situation a commencé à se détériorer avec la crise libyenne.
La réalité de l’insécurité au nord Mali se résume aux velléités cessessionnistes de certains Touarègues. C’est sur cette réalité que se greffent toutes les autres dynamiques d’opportunistes d’apprentis terroristes, de bandits et autres acteurs du gain facile.
De toutes ces situations de crise ouverte et de volonté d’affrontement, le pays répond depuis 10 ans par une offre de dialogue souvent en monologue. De sorte que désormais notre pays s’est offert cette étiquette de maillon faible de la chaîne, dans le combat de la lutte contre l’insécurité au nord Mali.
Notre propos n’est pas une invite à la guerre pour notre pays mais une simple proposition pour l’action et dire non aux politiques de mépris de paraître faible face à des individus qui représentent à peine 2% de notre population. Ainsi, autant notre pays doit tout mettre en œuvre pour l’épanouissement de ces minorités, autant notre pays doit rester ferme à l’égard des velléités de chantage d’une certaine minorité qui hypothèque les efforts de développement du pays. Il est inadmissible que le pays se laisse malmener par quelques individus qui ne cherchent qu’à monnayer leur prise de position. Il est temps pour nos autorités surtout celles qui vont bientôt diriger le pays à la suite des élections de 2012. La Nation malienne est en fait, elle peut tanguer suite aux hésitations de ces élites mais jamais elle ne s’écroulera. En outre, l’objectif des fossoyeurs n’est nullement le Mali, ils veulent gagner de l’argent. C’est dommage !
Youba KONATE
