Refus des rebelles de parapher l’accord de paix : la communauté internationale doit prendre ses responsabilités

4
Cérémonie de signature de l'engagement d'Alger.
Cérémonie de signature de l’engagement d’Alger.

Rappelons qu’après le paraphe de l’accord de paix par le gouvernement, la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) avait demandé quelques jours pour consulter sa fameuse base qui n’en est pas une, avant de procéder au paraphe de l’accord issu des pourparlers d’Alger. Mais coup de théâtre : après deux semaines de ‘’cirque’’ à Kidal, le MNLA et ses alliés regroupés au sein de la coordination des mouvements de l’Azawad  (CMA) n’ont trouvé mieux que de rejeter l’accord bien que paraphé par le gouvernement, la médiation et les observateurs comme l’UA, la CEDEAO et l’UE. Sous prétexte que cet accord issu des pourparlers d’Alger, ne s’attaque pas, aux yeux de leur base, «aux racines» du conflit qui affecte depuis 2012 le Mali.

«Toutes les commissions qui ont travaillé sur le document pensent qu’il ne peut apporter la paix», a  confié  Moussa Ag Assarid, à l’Agence de presse Reuters. Comme si cela ne  suffisait pas, la CMA indique, cyniquement qu’elle est prête à poursuivre les négociations avec le gouvernement malien, afin d’aboutir à un accord qui conviendrait à sa base. Alors même que la médiation algérienne  considère close la négociation.

Le hic est que face à cette décision «comique», voire gravissime du MNLA et de ses alliés, la communauté internationale, surtout la France et le Conseil de sécurité de l’ONU qui ont pesé de tout leur poids afin que le gouvernement paraphe, à la va-vite, l’accord, sont restés silencieux comme une carpe. Les Maliens ont souvenance des menaces de cette communauté internationale qui a promis d’infliger des sanctions à la partie qui mettrait en cause le processus de paix au Mali. Alors, va-t-elle faire pression sur la CMA pour qu’elle signe l’accord ou va-t-elle la soutenir dans sa dynamique de poursuite des discussions ? En attendant, les populations maliennes sont impatientes  de  connaître l’issue de ce nouvel entêtement des groupes rebelles.

Ces groupes rebelles que d’aucuns qualifient déjà de récalcitrants, devaient se concerter hier mardi avec les ambassadeurs pour leur expliquer leur position et leurs attentes vis-à-vis de cet accord.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Abdoulaye Diop avait précisé au lendemain du paraphe de l’accord que cet accord de paix ainsi paraphé, n’est susceptible d’aucune modification. Dans ce cas, peut-on parler de la reprise des négociations entre gouvernement et groupes armés ? wait and see.

Abou Berthé

Commentaires via Facebook :

4 COMMENTAIRES

  1. C’est bien africain..:

    Il y a un conflit interne dans un pays et c’est à la communauté internationale de prendre ses responsabilités..

    Mais pourquoi cette délégation internationale a t-elle fait le voyage à Kidal ?..Enorme
    erreur..

  2. OU ALORS ILS PARAFENT LE DOCUMENT OU ALORS LE GATTIA SE CHARGE LIBERER LES BRAVES POPULATIONS DE KIDAL DE CES VOYOUS AVENTURIERS QUI LES PRENNENT EN OTAGE…………………..
    💡

  3. Bonsoir,
    BONNE ATTITUDE DE LA MÉDIATION, DANS LE CADRE DU PROCESSUS D’ALGER POUR LA PAIX ET POUR LA RÉCONCILIATION AU MALI, EN RAPPELANT QUE LA PROCÉDURE DE PARAPHE DU PROJET D’ACCORD DÉMARRÉE LE 01 MARS 2015 SIGNIFIE QUE LA NÉGOCIATION EST PARACHEVÉE.

    De ce fait, le gouvernement Malien a bien fait de refuser la reprise des négociations.

    Maintenant, chaque partie prenante doit parapher, signer cet accord et s’y conformer comme la cessation des hostilités.

    La guerre n’apportera que des dégâts, seul le dialogue à travers lequel a été obtenu l’accord d’Alger générera une paix et une solution viables et durables.

    Le Mali, aujourd’hui, a le droit international et la communauté internationale (ONU, UA, CEDEAO, UE, USA, LA FRANCE, L’ALLEMAGNE, …), à travers la médiation dans le cadre des pourparlers inclusifs inter-Maliens d’Alger, de son côté car cette dernière a supervisé le processus d’Alger et a paraphé le projet d’accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali.

    Actuellement, après la finition de l’accord d’Alger, avant la signature définitive et après la signature (qui se fera bientôt) de l’accord définitif pour la paix et la réconciliation au Mali, LA SUPERVISION REVIENT ET REVIENDRA A LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE A TRAVERS LA MÉDIATION ET, PLUS TARD, AU COMITÉ DE SUIVI DE L’ACCORD.

    Comme la médiation le dit, l’accord offre un cadre évolutif de réponses aux défis auxquels est confronté le Mali et que certaines observations formulées par la coordination des mouvements de l’Azawad, à l’issu des concertations de Kidal du 12 au 15 Mars 2015, pourraient être valablement prises en charge dans le cadre de la mise en oeuvre de cet accord.

    De plus, la coordination des mouvements de l’Azawad a trouvé que cet accord constitue un bon cadre de travail.

    D’après moi, ceux (les membres de la coordination des mouvements de l’azawad) qui n’ont pas encore paraphé cet accord le feront, de toute façon, car il n’y a pas d’autres alternatives du fait qu’ils ont participé aux pourparlers inclusifs inter-Maliens d’Alger qui ont généré cet accord avec son cadre évolutif, à travers des compromis entre les parties prenantes, sous la supervision de la communauté internationale.

    Bien sûr, la responsabilité première revient et reviendra aux parties prenantes Maliennes et aux Maliens en général.

    Cultivons la paix, créons-la, maintenons-la et renforçons-la à travers cet accord imminent pour la paix durable et pour la réconciliation au Mali.

    L’accord proposé n’est pas l’idéal, il est issu de compromis, donc, difficile d’être équidistant des revendications des différentes parties prenantes surtout que certaines revendications sont opposées les unes des autres du point de vue des conséquences qu’elles induiront.

    C’est le cas de la régionalisation et de la fédération.

    Cet accord est très différent des précédents à cause, entre autres :

    – de la généralisation de la régionalisation, de la libre administration des régions et du développement équilibré de toutes les régions en privilégiant les régions du nord du Mali,

    – du suivi/évaluation,

    – de l’accompagnement international et de la supervision internationale,

    – de l’observateur indépendant.

    Il faut savoir que c’est la mise en œuvre du projet qui déterminera s’il répond ou pas aux besoins (paix, sécurité, défense, réconciliation nationale, développement, justice, …) des Maliens.

    Et ceci dépendra de nous TOUS.

    Sachez que le meilleur projet peut ne pas répondre aux besoins s’il est mal mis en œuvre et/ou mal organisé et/ou mal géré.

    Prenons-nous la main dans la main, TOUS les Maliens et TOUS nos partenaires, organisons-nous et travaillons TOUS, ensemble, pour que la gestion et la mise en œuvre de cet accord, pour une paix durable et pour la réconciliation au Mali, se fassent dans de bonnes conditions afin qu’il réponde le mieux possible aux besoins des Maliens.

    L’implication, l’engagement de TOUS et la confiance sont indispensables pour une paix et une sécurité durables dans un Mali Un et Indivisible sans fédération.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC, GOUVERNANCE ET SÉCURITÉ
    E-mail : [email protected]
    TEL 78 73 14 61

Comments are closed.