Tous ceux des politiciens qui, au plan national, ne pourraient pas émerger, pourraient être tentés par le séparatisme. Dont les jalons sont solidement fixés dans cet accord. En effet, le président de la région n’a aucun compte à rendre au supposé Représentant de l’Etat. Lequel ne sera qu’un «faire valoir», le président ne lui soumettant les actes posés qu’«à posteriori». Le Représentant ne pourrait donc rien modifier dans la pratique. Même au plan international, à partir du moment où les régions peuvent nouer directement des relations de partenariat (notamment dans le cadre de la supposée coopération décentralisée), on ne voit pas bien ce qui reste pour que l’on ne puisse pas parler d’autonomie, voire d’indépendance.
Et l’on sait que les complices affichés du MNLA (France, Suisse, Hollande notamment) n’attendent que cela pour renforcer leur présence sur le terrain de «l’Azawad». Un concept certes creux, mais qui ouvre grandement la voie à la création d’une future nation. Que les Nations Unies pourraient facilement reconnaître. Bref, cet accord d’Alger est mauvais pour l’unité du Mali. Seulement rares sont les Maliens qui ont le courage de le dénoncer, quotidien oblige. Il faut comprendre les uns et les autres.
Cette guerre dite désormais «interminable» a sapé le moral des gens. À tel point que de plus en plus on se dit : «On en a marre ; que ça finisse enfin ; unmauvais accord vaut mieux que pas d’accord du tout». Bref, c’est l’habituel «tén» malien : « faisons ça comme ça». Sauf que « comme ça là » ne résout rien. Et comme toujours, fidèle à ses convictions, Soumana Sacko n’est pas d’accord avec cet accord. Et nous le comprenons très bien. Il ne changera jamais sa position par pur formalisme ou intérêt personnel.
D’ailleurs le «refus» de la Cma de la signer ne devrait être qu’ «une manœuvre visant à nous faire perdre de vue l’essentiel, à savoir le côté mauvais» de cet accord. Elle n’est d’ailleurs pas loin de gagner le pari puisqu’aujourd’hui, on peut dire que de nombreux Maliens ne cherchent qu’à ce qu’il soit signé au plus vite. Or, en analysant l’évolution de la situation depuis le début, tout porte à croire que la Cma finira par le signer.
Mais en attendant, il faut lutter et obtenir encore plus. Un «plus» que IBK semble apparemment disposé à lui accorder, en acceptant d’entreprendre un nouveau round de négociations. Après avoir clamé publiquement que «les négociations sont terminées». Auparavant il avait dit qu’il n’allait pas négocier avec des groupes armés. Finalement, il faut que le président sache raison garder et ne pas faire des «déclarations hasardeuses» qui, au-delà de sa personne, fait de notre Maliba une «République bananière».
S.H
Opportunistes
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